Le secrétaire général de la Fédération internationale de football association (FIFA), Mattias Grafström, a notifié le 6 février par un courriel adressé au Secrétaire Général de la Fédération Congolaise de Football (Fécofoot) Badji Mombo Wantete que le Conseil de l’instance faitière du football mondial s’est prononcé pour une suspension du Congo jusqu’à nouvel ordre, à compter du 6 février 2025. Le Congo ne participera donc plus à toute compétition internationale en équipes nationales ou en club et perd par la même occasion tous ses droits de membre de la FIFA.
Cette sanction fait suite à la crise qui prévaut au sein de la Fécofoot, survenue depuis la révocation illégale du Comité exécutif et le secrétariat général de la Fécofoot par une Commission ad-hoc non pas en se servant des statuts de cette même fédération mais grâce à une ordonnance du Tribunal de grande instance de Brazzaville, une juridiction non reconnue par la FIFA et la CAF en matière de règlement des litiges au sein de la Fécofoot.
Malgré les mises en gardes de la FIFA et des ordonnances du Tribunal arbitral du sport (TAS), ayant remises en cause la légitimité de la Commission ad-hoc et appelant par conséquent au retour du Comité exécutif (Comex) de la Fécofoot de revenir à son siège, la Commission ad-hoc continue a occupé le siège de la Fécofoot.
Par ailleurs, les deux missions conjointes FIFA-CAF à Brazzaville se sont heurtées un mur d’indifférence. Lors de la première, conduite par Gelson Fernendes pour la FIFA et Seidou Mbombo Njoya pour la CAF, le ministre des sports et les membres de la Commission ad-hoc ont décliné les rencontres souhaitées par les représentants de la FIFA et la CAF. Même l’assemblée générale extraordinaire convoquée par le Comex de la Fécofoot que les missionnaires des deux instances mondiales et africaines de football étaient venus supervisés a été empêchée par la Commission ad-hoc.
La seconde mission FIFA-CAF, à la demande du ministre en charge du sport, Hugues Ngouélondélé, a accouché d’une souris : au lieu d’un retour aux affaires du Comex de la Fécofoot, Ngouélondélé a demandé à Gelson Fernendes, représentant de la FIFA et Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de la CAF de reconnaitre la Commission ad-hoc.
Ainsi, la Congo est suspendu conformément à ses statuts : « Compte tenu des graves infractions décrites ci-dessus, qui constituent une ingérence indue de tiers en vertu de l’article 14, alinéas 1i et 3 des Statuts de la FIFA, le Bureau a décidé le 6 février 2025 de suspendre la FECOFOOT avec effet immédiat en raison de flagrantes violations des Statuts de la FIFA et de la CAF, et ce au titre de l’article 16, alinéa 1 des Statuts de la FIFA, qui permet au Conseil de la FIFA (ci-après : le « Conseil ») de suspendre temporairement et avec effet immédiat une association membre s’étant rendue coupable d’infractions graves à ses obligations sans devoir recourir au vote du Congrès de la FIFA. », retient-on du courriel de la FIFA du 6 février.
La FIFA qui reste constant dans ses décisions appelle la Commission ad-hoc a restitué au Comex et au secrétariat général de la Fécofoot, son siège, le centre technique d’Ignié et d’autres biens afin d’un retour à l’ordre normal avant l’insurrection de la Commission ad-hoc : « La levée de la suspension sera soumise aux conditions suivantes :
• redonner le contrôle total du siège de la FECOFOOT, du centre technique d’Ignié et des
autres installations de la fédération au comité exécutif de la FECOFOOT, dirigé par M. JeanGuy Blaise Mayolas, et à son administration ;
• renoncer à toute tentative de changer les signataires autorisés des comptes bancaires de la
FECOFOOT et/ou redonner le contrôle total aux signataires reconnus par la FIFA et la CAF ;
• déclarer invalide ou annuler toute décision, juridique ou autre, autorisant la commission ad
hoc à exercer un contrôle ou une autorité quelconque sur la FECOFOOT ;
• coopérer pleinement pour permettre à la FECOFOOT de gérer ses affaires courantes sans
subir d’influence indue de la part de tiers.
Par conséquent, et conformément à l’article 13 des Statuts de la FIFA, la FECOFOOT perd tous ses droits de membre de la FIFA jusqu’à nouvel ordre. Les équipes représentatives de la FECOFOOT et ses clubs affiliés ne seront donc plus autorisés à participer aux compétitions internationales, et ni la FECOFOOT ni ses membres ou officiels ne pourront bénéficier de programmes de développement, de cours ou de formations émanant de la FIFA et/ou de la CAF. De même, les associations membres de la FIFA ainsi que leurs affiliés ne pourront entretenir aucune relation sportive avec la FECOFOOT et/ou ses équipes pendant toute la durée de la suspension », a conclu le Conseil d la FIFA dans son courriel.
Achille ZICKOU-THOTO