Les sénateurs ont adopté, en deuxième lecture, le 22 décembre 2024, le projet de loi de finances pour l’année 2025. Ce budget est arrêté en ressources à la somme de 2550 milliards 694.000 de FCFA, et en dépenses à 2.233, 2 milliards de FCFA. Il dégage un solde budgétaire excédentaire de 352 milliards de FCFA.
Le projet de loi de finances 2025 a été élaboré dans un contexte international dominé par des tensions géopolitiques. Il prévoit une croissance économique, au plan national, de 3,8% contre 3,3 % en 2024. L’inflation mesurée par l’indice de prix à la consommation harmonisé (IPCH) se situerait à 3,6% en 2025. Selon le rapport de la commission économie et finances du Sénat, la politique budgétaire de la loi de finances 2025 a été orienté vers l’amélioration des recettes fiscales et douanières ainsi que la maîtrise des dépenses. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement envisage de maximiser les ressources fiscales et de services par la digitalisation du processus de collecte et de recouvrement des recettes fiscales, douanières, de services et des taxes sur les jeux de hasard. L’exécutif prévoit aussi l’amélioration du cadre de gouvernance par la lutte contre la fraude, l’évasion fiscale et douanière.
En matière de dépenses, un accent sera mis sur le soutien aux couches vulnérables. Cet appui sera financé par une subvention de l’Etat tirée des marges budgétaires générées par la valorisation des prix des carburants. Par ailleurs, le gouvernement compte également réduire le niveau de la dette publique par l’affectation d’une partie des excédents des recettes pétrolières aux remboursements de la dette extérieure et des arriérés intérieurs. Ainsi, les ressources de trésorerie seront affectées uniquement aux besoins de financement potentiel de l’exercice en cours. Car, l’année 2025 marquera le basculement du Congo vers une gestion budgétaire en mode programme. Selon le rapport de la commission économie et finances du Sénat, ce modèle de gouvernance financière vise à garantir la transparence, l’efficacité et la redevabilité budgétaire dans la gestion des finances publiques.
Dans l’examen de cette affaire, les sénateurs ont déploré quelques manquements dans l’exécution des budgets de l’Etat dont la rétrocession des impôts locaux aux collectivités locales. Le ministre de l’économie et des finances, Jean Baptiste Ondaye, qui a défendu , en plénière le projet de loi de finance 2025, a rassuré les sénateurs que des dispositions ont été déjà prises pour palier cette situation. « La rétrocession des impôts locaux ne posait pas de problème avant la mise en place du PUP. A cette époque, le Trésor public rétrocédait régulièrement aux collectivités locales les ressources relatives à ces impôts et taxes. Mais, cette situation est causée par le dysfonctionnement des instruments qui se fait de manière agrégée sans détails des impôts et taxes concernés. Cependant la solution à ce problème sera réglée par la mise en place du compte unique du Trésor et du Trésor Banquier. Nous pensons qu’à partir du mois de janvier 2025, le compte unique du Trésor sera mis en place et commencera à fonctionner. Telle est la volonté du Président de la République qui nous a instruit à compter du 1er janvier que tous les paiements se fassent par le Trésor public », a déclaré le ministre de finances.
Dans ce budget de l’Etat, un appui budgétaire sera, en outre, consacré à la décentralisation avec la création de trois nouveaux départements.
Par Orland Alain