Constatés dans des maisons depuis environ deux ans, les punaises, communément appelés « Binsekwa » en lingala, inquiètent les populations de ce quartier du quatrième arrondissement de Brazzaville.
Plusieurs maisons du quartier sont envahies par les punaises, ces insectes hématophages qui piquent l’homme le plus souvent dans l’obscurité, et qui se réfugient pendant la journée dans boiseries, les rideaux, la literie, les sommiers, les fauteuils, etc. Les femelles pondent des œufs qui éclosent au bout d’une semaine. La piqure de l’insecte douloureuse sous forme de papule (petit bouton rouge), peut provoquer des maladies infectieuses susceptibles d’entrainer la mort.
« Les punaises de lit se nourrissent du sang et dégagent une odeur répugnante lorsqu’on les tue. Leurs piqures peuvent provoquer des allergies qui, dans certains cas, peuvent entrainer la mort », a expliqué le docteur Innocent Victor OsseteAyessa, Chef de centre d’hygiène publique de Brazzaville.
Les avis divergent sur l’origine de ces insectes nuisibles. Pour certains, ces punaises viennent des moustiquaires imprégnées ou des toitures. Par contre, pour M. Teddy Lionel Ossete, Responsable des opérations de lutte contre les vecteurs au Centre d’hygiène, la cause majeure est l’insalubrité des lieux et l’encombrement des maisons.
Rosalie, habitant du quartier a dû douloureusement de débarrasser de tous ses meubles infestés par ces horribles insectes après que toutes les initiatives entreprise pour les vaincre se sont avérées infructueuses : « Nous sommes ruinés. J’ai fait désinfecter la maison près de quinze fois en vain, puis j’ai fini par jeter notre lit et celui de mes enfants, deux matelas et un salon complet de fauteuils où ces bestioles se multiplient excessivement. Il est impossible de les exterminer car ils vivent accrochés sur de vieilles lattes. Nous les avons trouvés dans la maison au moment où nous nous y sommes installés ».Pour sa part, Dororthé Kiba, désemparée, dénonce le manque d’engagement des services publics ou privés qui oeuvrent dans le domaine de la lutte contre ces insectes, autant qu’elle en appelle à la responsabilité de l’Etat. « Les punaises ont commencé chez nous en 2020, nous avons fait appel aux agents pour désinfecter, ils l’ont fait puis c’était fini. Seulement, un an plus tard lesinsectes ont réapparu. Nous nous sommes attaché les services d’un opérateur de désinfection qui malheureusement pour nous s’est trouvé être un véreux. Que l’Etat prenne au sérieux cette situation », confie-t-elle.
Le « sapeur pompier » contre les punaises demeure le centre d’hygiène publique de Brazzaville. Son chef demande aux populations de se rapprocher de leurs services en cas de besoin : « S’il y a des gens qui constatent la présence de punaises chez eux, il faut qu’ils s’adressent au service d’hygiène. Nous aurons des conseils à leur prodiguer et nous pourrons intervenir chez eux pour prévenir aussi l’infestation de leur voisinage».
Les punaises, non seulement font preuve d’une grande mobilité, mais peuvent aussi être véhiculés par l’homme d’un quartier à un autre, d’une maison à une autre. Une natte utilisée lors d’une veillée porter les vecteurs et les répandre de fait d’un quartier à un autre. Les déménagements aussi ne sont pas en reste.
Signalons qu’à Brazzaville, le quartier Plateaux des 15 ans n’est pas le seul concerné par cette silencieuse mais douloureuse invasion des punaises. Des témoignages citent plusieurs autres quartiers de la ville : Bacongo, Potopoto, Moutabala et la Base.
Rédaction : Rodrigue NGANGA et Carmela MAKITA