Des puits artisanaux d’eau destinée à la consommation ! Il n’est pas rare d’en trouver dans les parcelles de la ville de Dolisie, malgré la présence des installations du réseau d’eau de la société La Congolaise des Eaux ( LCDE). Une eau non traitée, qui suscite bien des inquiétudes quant à sa consommation. Nous avons longuement interrogé la population sur la raison d’être de ces puits.
La ville de Dolisie compte deux arrondissements, l’arrondissement 1 Foundou Foundou et l’arrondissement 2 Youlou Mpoungui. Et ces puits artisanaux d’eau se trouvent pour la grande partie dans le premier arrondissement et dans les nouveaux quartiers, avec l’accroissement de la ville, la société de distribution d’eau (LCDE) n’ emboîtant pas le pas, au rythme souhaité, dans l’extension de son réseau. Des quartiers à forte densité humaine comme Mpassi Ngolo , Manganzi 1 et 2 , Lissanga, Venuemè , Kinguébé et Tila.
Pour six à sept mille francs CFA, pour un ( 01 ) mètre creusé. Un travail qui semble alléchant et qui attire de la main d’œuvre ; mais une main d’œuvre malheureusement peu experte, avec des moyens rudimentaires ( pelles, sceau rattaché à une corde…).

Un travail qui a occasionné des pertes en vies humaines dans son exécution, par étouffement, l’oxygène devenant rare à plus de dix (10 ) mètres de profondeur pour atteindre la nappe d’eau, le sol étant argileux, donc résistant aux éboulements.
De l’enquête menée sur le terrain, plusieurs raisons sont évoquées qui seraient à l’origine de la prolifération de ces puits, dont la principale reste l’épineux problème de pénurie d’eau potable dans les robinets. Ainsi, çà et là, dans les parcelles, les installations de la LCDE sont <<coupées>> à volonté, pour ne pas devoir payer ce que l’on n’a pas consommé.

La seconde raison, elle, bien que peu probable, mais reste soutenue à tort ou à raison par nos interlocuteurs dans le premier arrondissement. Il s’agit de l’épidémie de CHIKELOZ, en 2023, qui a sévi dans la ville avec mort d’hommes, notamment dans cet arrondissement 1. Une épidémie avec comme symptômes les maux de tête, les vomissements la diarrhée qui ont fait croire à la population que l’eau du robinet serait responsable de cette épidémie. Une qualité d’eau qu’ils ont donc jugée douteuse. Une hypothèse réfutée par les services habilités.
Le fait reste que la ville de Dolisie est alimentée en eau par deux sources dont la rivière <<Loubomo>> , aujourd’hui entourée habitations, du fait de l’extension de la ville qui n’offre pas une bonne physionomie à cette partie de la ville, aux yeux de la population, à cause des immondices qui l’a couvrent , en provenance des parcelles riveraines.
La <<Loubomo>>, ainsi l’appelle -t-on affectueusement ici, alimente l’arrondissement 1, d’où la réticence de certains de ses habitants à consommer cette eau qu’ils jugent polluée.
Et si certains versent un peu d’eau de javel dans ces eaux de puits, pour les désinfecter et les rendre potables, d’autres par contre la consomment telle quelle sans même la faire bouillir. Toutefois, on doute de la viabilité de ces méthodes peu hygiéniques. Et la qualité de cette eau destinée à la consommation reste somme toute douteuse.
Aux services d’hygiène de s’impliquer, car, ne dit-on pas qu’un accident peut en cacher un autre ?
Edgard MAZILA.





