La deuxième phase du projet Biodivers 2030 a été lancée officiellement le 7 janvier à Brazzaville, par la ministre de l’Environnement et du Développement durable et du bassin du Congo, Arlette Soudan Nonault. La cérémonie s’est déroulée en présence des partenaires techniques et financiers
Le projet intervient au Congo de 2024-2026, avec pour ambition d’accompagner les acteurs dans l’analyse des potentiels de financements innovants pour la biodiversité, entre autres les certificats de biodiversité, les paiements pour les services environnementaux.
Ce projet comprend trois axes. Le premier axe consiste à accompagner les autorités publiques nationales dont la mise en œuvre est l’institutionnalisation et la pré-réalisation d’un comité national consultatif biodiversité en commun.
Il s’agit de mettre en place une plateforme de dialogue multi-acteurs au niveau national pour coordonner les actions en faveur de la biodiversité.
La mise en œuvre de ce projet contribuera à renforcer la gouvernance de la biodiversité dans le pays en créant un espace de dialogue et de coordination indispensable pour répondre aux défis environnementaux actuels.
Le deuxième axe accompagne les acteurs à analyser le potentiel de financements innovants pour la biodiversité à travers les approches de certificat biodiversité et de paiement pour services environnementaux.
Quant au troisième axe, il soutien la mise en œuvre du projet en renforçant les capacités techniques et institutionnelles des acteurs locaux et valoriser les résultats et les enseignements clés du projet.
La coordonnatrice nationale du Fonds mondial pour la nature (WWF), Clotilde Ngomba a, expliqué que le projet favorise l’émergence d’une vision nationale commune pour transformer les pratiques productives en faveur de la biodiversité.
Selon elle, la première phase pilote a été centrée dans chaque pays sur trois secteurs à savoir,l’agriculture, les mines, l’élevage, l’exploitation forestière la pèche. A cela s’ajoutent des filières de riz, de maïs, de coton, de la canne à sucre, du café, des cultures maraîchères, de bois de construction, de bois énergie, de paillage, de la pêche et d’autres secteurs.
Par ailleurs, a poursuivi Clotilde Ngomba des pistes complètes d’engagement volontaire ont été identifiées, et validées dans certains pays par les acteurs nationaux qui ont pu être enquêtés dans les plans d’action et les stratégies des secteurs économiques et des entreprises concernées.
« En République du Congo, la phase 1, clôturée en fin 2022, a permis d’identifier les principales opportunités et menaces qui pèsent sur les ressources naturelles dans les secteurs agricoles et miniers », a-t-elle rappelé.
De son côté ,le premier conseiller à l’ambassade de France au Congo, Lalitte a rappelé le protocole d’entente signé le 22 octobre 2024 entre le Congo avec le WWF et l’AFD.
Pour lui, la deuxième phase de Biodev 30, financée à 10 millions d’euros, dont 400 000 euros préciblés sur le Congo se proposent de prolonger l’accompagnement à l’opérationnalisation des engagements pris et surtout leur déclinaison très haute au sein des territoires pilotes dont le Congo.
La ministre en charge du développement durable, Arlette Soudan Nonault a rappelé dans son allocution les atouts naturels du Congo . Le bassin du Congo représente 10% de la biodiversité mondiale, les tourbières sur 145 000 km², évaluées pratiquement à 165 000 km², 14 aires protégées représentant plus de 13,6 % du territoire national ainsi que plus de 2 millions d’hectares de forêts certifiées gestion durable.
Toutefois, la ministre a déploré le phénomène de changement climatique avec de graves sécheresses, des inondations, l’élévation du niveau de la mer, des vagues et de chaleur ainsi que de nombreux événements extrêmes dévastateurs du continent africain.
« Le rapport Planète vivant 2022 du VVF relève une baisse dévastatrice de 69% des populations d’animaux sauvages de vertébrés en moins de 50 ans. Cela correspond en Afrique à 30% de pertes de populations ou d’habitat pour la moitié des espèces africaines, à une chute de 40% des cultures de base et de prise de pêche de poissons et enfin un accroissement des maladies à transmission vectorielle », a indiqué Arlette Soudan Nonault
Ce projet s’exécute avec le financement de l’Agence française de développement. La mise en œuvre est faite par l’Union internationale pour la conservation de la nature, le Fonds mondial pour la nature (WWF) avec la coordination de l’expertise France.
Georgina Nhené