Dénommée en prélude « COP financière » par des journalistes occidentaux, la rencontre de Bakou, en Azerbaïdjan, a fait l’objet d’âpres négociations autour de la hausse des fonds devant être alloués aux pays vulnérables, en vue de les aider à pouvoir faire face aux méfaits du dérèglement climatique. Tant, ces négociations ont tourné au ralenti, quitte à susciter l’agacement et la frustration des défenseurs de l’environnement. Il a fallu une prolongation pour qu’on y arrive à ce que d’aucuns ont qualifié de «compromis pour l’avenir ».
300 milliards de dollars par an, c’est le montant convenu entre les pays pauvres, les petits pays insulaires et les pays riches qui sont donateurs et grands pollueurs de l’atmosphère. Cette somme va être allouée chaque année aux pays vulnérables, comme gage de solidarité, en guise de moyens de lutte contre les méfaits du changement climatique. Jamais dans l’histoire des COP (Conférences de l’Organisation des Nations Unies sur le climat), les débats autour de la question du financement des actions en faveur du climat n’avaient été aussi âprement menés. On a même franchi le seuil de l’échec de cette COP.
Des négociations très lentes et âprement menées
Le niveau de la lenteur atteint par des négociations autour de cette question à Bakou est une preuve que les pays grands pollueurs semblent ne pas réaliser la dangerosité que représente la pollution de l’environnement. D’autant plus que nombreux chefs d’Etat de pays riches n’ont pas pu répondre présents à Bakou. Préférant se rendre au sommet du G20, à Rio, au Brésil. Pourtant, des inondations mortelles, récemment en Espagne, un peu plus tôt en Chine, en France et en Inde où, peu avant la fin des travaux de la COP29, les autorités ont décrété la fermeture des écoles publiques pour cause de pollution de l’atmosphère, constituent des faits liés aux dérèglements climatiques qui ne pouvaient, en rien, laisser les autorités indifférentes dans ce genre de rencontres.
Les pays insulaires qui figurent parmi les plus grandes victimes des méfaits du changement climatique, alors que le degré de leurs émissions de gaz à effet de serre ne représente que 1% à la moyenne mondiale, étaient présents à Bakou, parmi les 200 Etats qui ont pris part à cette rencontre. C’est même ces pays qui ont vivement exprimé le vœu de voir ces fonds augmenter au regard de l’ampleur que prennent les dégâts des pluies diluviennes liées au changement du climat. Eux qui font face, quotidiennement aux actions relatives à la conservation de l’espace vital que la nature leur a offert. En effet, les actions relatives à la conservation de l’environnement dans ces pays ont généré des programmes gouvernementaux atypiques : « Plan national de lutte contre les inondations» par-là; «Plan national de lutte contre les érosions côtières» par-ci; «Plan national de réfection de l’espace côtier» par là-bas; «Plan national de reboisement», bref, les termes abondent. On sent la lutte sans relâche des peuples de ces petits pays pour sauvegarder leur espace vital.
Un échec fatal a été surmonté
C’est pourquoi dès l’entame des négociations, les pays peu développés et les petits pays insulaires ont requis 500 milliards de dollars auprès de pays riches, comme fonds de lutte contre les changements climatiques. Chose à laquelle les pays de l’Union Européenne (UE) se sont farouchement opposés. Une opposition qui a failli réduire en rien tous les efforts déployés dans les COP précédentes, n’eût été la dextérité du président de la COP29. Les défenseurs de l’environnement en ont estimé à hauteur de 1300 milliards de dollars, si l’on veut véritablement faire face à tous les dégâts liés au changement climatique dans le monde.
Un nouveau pas vers l’avant
L’échec de cette COP29 aurait dû causer à l’humanité tout entière des conséquences néfastes incalculables. « On a pu sauver les acquis de la COP28 à Dubaï, sauvegarder l’esprit de celle de Paris ; on a donc fait un pas en avant avec ce compromis. L’échec aurait dû être fatal pour l’humanité. On espère que les uns et les autres tiendront leurs engagements pour le bien-être de l’humanité », a déclaré le président de la COP29 à la clôture des travaux.
Aurélien LIMBION