BEIJING/NAIROBI, 30 août (Xinhua)– Avec un sifflement fort et clair, le cargo TINA est parti le 29 mai vers 10H00 (heure de Beijing) de son poste d’amarrage au port de Weihai, dans la province chinoise du Shandong (est), marquant l’ouverture officielle de la ligne maritime internationale Weihai-Tanzanie. Après 30 jours, le cargo chargé de véhicules utilitaires, de tubes métalliques ainsi que d’autres marchandises est parvenu successivement dans les ports tanzaniens de Dar es-Salaam et de Zanzibar.
Le 18 juillet à 10H47, un total de 400 roses fraîches en provenance du Kenya et arrivées par avion à l’Aéroport international Huanghua de Changsha, chef-lieu de la province chinoise du Hunan (centre), ont été déclarées à l’importation. A 12H04, les douanes de Changsha ont délivré le premier certificat de quarantaine phytosanitaire pour un transbordement dans le Hunan, et à 12H42, les formalités douanières d’exportation étaient achevées, ces roses ont pu être transbordées vers l’Ouzbékistan avec succès.
Jusqu’en 2023, la Chine est restée le partenaire commercial le plus important de l’Afrique pendant quinze années consécutives. Selon les dernières données de l’Administration générale des douanes (AGD) de Chine, le commerce entre la Chine et l’Afrique a augmenté de 5,5% en glissement annuel à 1.190 milliards de yuans (environ 166,6 milliards de dollars) de janvier à juillet 2024.
UNE COOPERATION GAGNANT-GAGNANT SOUTENUE PAR L’ICR
Selon Yang Baorong, chercheur à l’Institut Chine-Afrique, les capacités de production de la Chine correspondent parfaitement au niveau de développement de l’Afrique. « Les produits mécaniques représentent la plus grande part des exportations chinoises vers l’Afrique, soit plus de 60%, répondant ainsi aux besoins d’industrialisation autonome de l’Afrique. Cela témoigne du soutien de la Chine au renforcement des capacités de développement autonome de l’Afrique. De plus, les importations chinoises en provenance d’Afrique évoluent progressivement des produits primaires vers des produits à valeur ajoutée, contribuant ainsi à l’expansion du commerce sino-africain ».
Pour sa part, Costantinos Berhutesfa Costantinos, professeur de politique publique à l’Université d’Addis-Abeba en Ethiopie a expliqué : « L’industrialisation de l’Afrique a commencé tard et a une base faible. Ce n’est qu’en améliorant les infrastructures, en promouvant la connectivité et en parvenant à l’intégration économique que l’Afrique pourra avoir une production industrielle à grande échelle et intégrer efficacement le marché des produits industriels. »
Dans le cadre de l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR), la coopération sino-africaine dans les infrastructures a donné des résultats fructueux, avec des projets de qualité jouant un rôle significatif dans le développement industriel et la transformation économique de l’Afrique. Selon des statistiques, depuis le début de ce siècle, la Chine a participé à la construction de plus de 6.000 kilomètres de chemins de fer, autant de routes, près de 20 ports et plus de 80 grandes installations électriques en Afrique.
Les projets de l’ICR améliorent non seulement les conditions d’infrastructure dans les pays africains, mais créent également des conditions logistiques plus favorables pour le commerce bilatéral, régional et international, ouvrant des marchés plus vastes pour aider les pays africains à mieux s’intégrer à la chaîne de production mondiale.
La société Hunan Xiyue Culture Media Co. Ltd., coopère avec sept fermes florales au Kenya, vendant en moyenne 100.000 fleurs par mois et approvisionnant 14 grandes et moyennes villes chinoises. « Nous espérons profiter des routes aériennes entre Changsha et l’Afrique pour vendre des fleurs africaines aux pays participant à l’ICR », a déclaré Huang Zinan, responsable de l’entreprise.
UNE AMITIE PROFONDE AVEC UNE VIE MEILLEURE
La Zambie a lancé en juillet dernier un projet de village intelligent dans le district de Namwala (sud), parrainé par la société chinoise Huawei Technologies. Ce projet, qui comprend une tour de communication et un système solaire capable d’alimenter de nombreuses habitations, est le premier du genre dans ce pays d’Afrique australe. « Nous exprimons notre sincère gratitude envers Huawei Technologies Zambie pour son soutien, qui s’aligne sur le programme numérique de notre gouvernement visant à apporter le développement aux zones rurales », a salué le président zambien Hakainde Hichilema lors de la cérémonie de lancement.
Situé à environ 200km de la capitale ougandaise, Kampala, la Zone industrielle sino-ougandaise de Mbale, exploitée par l’entreprise privée chinoise Tian Tang Group, a attiré plus de 40 entreprises depuis son lancement en mars 2018, créant plus de 5.000 emplois locaux. Chaque jour à l’aube, Helen Mugala, 27 ans, rejoint ses collègues pour se rendre au travail. « Cette zone industrielle a aidé de nombreux locaux. J’ai acquis des compétences et je gagne ma vie grâce à l’entreprise chinoise », a-t-elle témoigné.
Les zones industrielles installées dans des pays africains ont joué un rôle très important dans l’attraction des investissements, en attirant rapidement des entreprises pour former des pôles industriels, en favorisant des atouts en matière de développement industriel et en promouvant la croissance de la fabrication, ce qui permet d’accélérer l’industrialisation en Afrique et d’améliorer la vie des populations.
Alors que les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique se sont multipliés constamment, la compréhension mutuelle entre les peuples chinois et africain a été approfondie.
Le Collège polytechnique régional intégré de Musanze (IPRC), un établissement public d’enseignement supérieur du Rwanda, a récemment conclu un programme d’échange avec l’Ecole polytechnique de Jinhua dans la province chinoise du Zhejiang (est). Trente étudiants de l’IPRC étudieront pendant deux ans au Rwanda et une année en Chine pour obtenir un diplôme avancé.
UN AVENIR PARTAGE AVEC UNE COOPERATION A PLUSIEURS NIVEAUX
La Chine et l’Afrique ont mis en place des mécanismes de coopération à plusieurs niveaux, tels que le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Ces mécanismes constituent une plateforme de communication directe et promeuvent une coopération pratique entre les deux parties.
Le soutien au niveau de gouvernements locaux est une force indispensable pour la coopération sino-africaine. Le 5e Forum sur la coopération entre les gouvernements locaux Chine-Afrique s’est tenu le 9 juillet à Guangzhou en Chine. Environ 350 délégués chinois et africains sont convenus de renforcer la coopération entre les gouvernements locaux pour partager des expériences de gouvernance, répondre conjointement aux problèmes et obtenir des bénéfices mutuels.
Lors du forum, la ville chinoise de Foshan et la ville de Sambava à Madagascar ont signé une lettre d’intention pour approfondir la coopération et les échanges amicaux. Selon les données publiées par l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec les pays étrangers, 28 provinces, régions et villes de Chine ont établi 166 jumelages avec leurs homologues dans 35 pays africains.
La ville de Weihai, qui présente récemment un « taxi spécialisé » en mer pour les marchandises vers l’Afrique, la ligne maritime internationale Weihai-Tanzanie, a aidé à implanter ses entreprises dans 22 pays africains, selon son maire adjoint Zhao Baogang, qui a rappelé qu’au cours des cinq premiers mois de l’année, les importations et les exportations de Weihai vers l’Afrique ont augmenté de 73,2%.
La province du Hunan est l’une des provinces les plus actives dans la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique. En janvier dernier, un plan général sur la construction d’une zone pilote, proposé ensemble par le ministère chinois du Commerce et la province du Hunan, a été approuvé par le Conseil des Affaires d’Etat. Grâce à diverses politiques favorables, les importations et exportations entre le Hunan et l’Afrique ont atteint 27.06 milliards de yuans au cours du premier semestre 2024.