Les ministres de l’Energie des pays du G20, réunis en Inde le 22 juillet dernier, n’ont pas réussi à s’accorder sur un calendrier permettant de réduire progressivement le recours aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Il semble que l’urgence climatique demeure une réalité dont les pays pollueurs minimisent encore la gravité.
Leur déclaration finale, publiée à la fin de la rencontre à Goa, ne mentionne d’aucun accord à ce propos. Cet échec à s’accorder intervient malgré la volonté affichée en mai dernier au Japon (Hiroshima) par les dirigeants du G7 d’accélérer leur sortie des énergies fossiles, et alors que les températures mondiales atteignent des records, causant vagues de chaleurs, inondations et incendies.
Pour expliquer cette impasse, l’Inde, qui préside le G20, a indiqué que certains des membres souhaitaient une réduction des énergies fossiles non adossées à des dispositifs de captage ou de stockage de carbone, conforme aux différentes circonstances nationales. Tandis que d’autres ont une opinion différente sur le fait que les technologies de captage et stockage de carbone répondent à ces besoins.
Une coalition de dix-huit pays, dont la France et l’Allemagne, menée par les Îles Marshall, a réclamé « une sortie urgente des énergies fossiles » et « un pic des gaz à effet de serre d’ici à 2025 », estimant que l’humanité ne peut pas se permettre d’attendre. Cette coalition réclame une diminution de 43 % des émissions mondiales d’ici à 2030 par rapport à 2019, afin de respecter la limite des 1,5 °C, conformément aux calculs des experts climat des Nations unies.
Mais beaucoup de pays en développement estiment que les pays riches, plus gros pollueurs, doivent financer davantage la transition énergétique. L’Inde notamment, s’est fixé un objectif de zéro émission nette pour 2070, soit 20 ans plus tard que beaucoup d’autres pays.
Un rapport publié par la présidence de l’Inde au G20 a calculé à 4000 milliards de dollars par an le coût de la transition énergétique et souligné l’importance d’un financement à bas coût pour les transferts de technologies et les pays en développement, une demande récurrente de New Delhi.
Il est vrai que la réduction des énergies fossiles et une transformation profonde des économies du monde peuvent sauver la planète de la catastrophe climatique, mais le réalisme interdit de s’en passer du jour au lendemain.