Dès ce mois de juillet, le Japon entend unilatéralement déverser en mer des millions de tonnes d’eau radioactive issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, et ce au mépris total des vives oppositions de la communauté internationale. Le fait que le Japon minimise et dissimule les conséquences du déversement de l’eau contaminée portera non seulement atteinte aux intérêts légitimes des pays voisins, mais aussi engendrera des catastrophes impensables à l’environnement marin global et à la santé publique.
Source de l’article: Ambassade de Chine au Congo
Premièrement, le Japon ne peut pas prouver que l’eau radioactive déversée est sûre et inoffensive. Pour près de 70% de l’eau traitée, le taux de concentration d’activité des nucléides radioactifs reste au-delà de la limite. L’eau radioactive de Fukushima contient plus de 60 types de radionucléides, dont beaucoup ne peuvent être efficacement traités par l’homme à l’heure actuelle. Toutes ces incertitudes nous amènent à nous interroger : pourquoi le Japon s’obstine à faire avancer son projet du déversement par la force ? Si l’eau dite traitée était aussi sûre que le Japon le prétend, elle pourrait bien être intégrée dans la circulation domestique japonaise.
Deuxièmement, le déversement de l’eau radioactive en mer par le Japon constitue une violation flagrante du droit international. Le Japon envisage, à partir de juillet, de déverser l’eau contaminée dans l’océan à travers des tunnels sous-marins, ce qui viole la Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets, adoptée à Londres en 1972. Notons qu’à l’échelle mondiale, il n’existe aucun cas précédent sur le déversement de l’eau radioactive en mer. Ce plan a suscité de fortes oppositions tant à l’intérieur du Japon qu’à l’étranger. Les sondages menés au Japon montrent que 43% des Japonais s’opposent et plus de 90% d’entre eux estiment que cette mesure aura des effets négatifs. Sur le plan international, outre la Chine, la Corée du Sud, la Russie, la Corée du Nord et les pays insulaires du Pacifique, de plus en plus de pays et d’organisations internationales ont exprimé leur préoccupation face à la décision japonaise.
Troisièmement, le Japon tente de faire retomber les risques de contamination nucléaire sur le monde entier, au détriment des intérêts communs de toute l’humanité. En ce qui concerne le traitement de l’eau contaminée par le nucléaire, le déversement en mer n’est pas la seule solution, ni le moyen le plus sûr et le plus optimisé. En plus du rejet dans l’océan, l’injection dans le sol, l’évaporation dans l’air, le rejet sous forme d’hydrogène et l’enfouissement souterrain sont des alternatives faisables. Or, sans avoir pleinement évalué d’autres options, le gouvernement japonais a unilatéralement décidé de déverser l’eau contaminée dans la mer. Il s’agit d’une façon d’écarter les risques pour le Japon tout en mettant en péril l’ensemble de la planète. Nous devons déclarer solennellement que l’océan est le bien commun à l’humanité entière plutôt que l’égout privé du Japon!
Quatrièmement, les conséquences du rejet de l’eau radioactive en mer sont inestimables. A en croire les études, avec les courants océaniques les plus forts du monde le long de la côte de Fukushima, les matières radioactives pourraient se répandre dans la majeure partie de l’océan Pacifique en 57 jours à compter de la date du déversement, et atteindre tous les océans du monde en une décennie. Et selon la partie japonaise, le déversement durera 30 ans. Le Congo, situé sur la côte du golfe de Guinée au bord de l’océan Atlantique, est doté du port de Pointe-Noire, un merveilleux port naturel en eau profonde. Ses ressources halieutiques extrêmement abondantes sont non seulement la base de l’industrie de la pêche, pilier important de l’économie nationale congolaise, mais aussi l’une des principales sources de la table des Congolais. Une fois que l’eau contaminée est rejetée en mer, dans un avenir proche, des matières radioactives supérieures à la limite acceptable apparaîtront dans notre chaque gorgée d’eau et chaque bouchée de nourriture, sous l’effet de l’évolution des courants marins. Quelles lourdes conséquences pour les pays côtiers dont le Congo, notamment en matière de l’environnement écologique, de la sécurité alimentaire et de la santé du peuple.
Le président Denis SASSOU-N’GUESSO et le gouvernement congolais attachent toujours une importance majeure à la protection de l’environnement. À ce moment crucial qui touche les intérêts vitaux de toute l’humanité, la Chine est disposée à travailler de concert avec la communauté internationale, y compris le Congo, pour exhorter le Japon à cesser d’imposer son plan de rejet en mer, à remplir fidèlement ses obligations internationales et à traiter l’eau contaminée par le nucléaire de manière scientifique, sûre et transparente. La Terre est notre foyer commun. Les pays du monde, au lieu d’être des îles isolées l’une de l’autre, forment une communauté d’avenir partagé reliée par les océans. Il nous faut apporter notre contribution à la protection de l’écologie marine et de notre chère planète.
Ambassade de Chine au Congo
Photo: L’Ambassadress de Chine au Congo , Ma FULIN