A l’occasion de la célébration de la fête de Sainte Trinité, le dimanche 4 Juin dernier, à la place mariale de la Cathédrale Sacré cœur, l’envoyé spécial du Saint Père,, a célébré la messe de clôture marquant les 140 ans de l’évangélisation du Congo. Au cours de cette messe, le préfet du Dicastère pour le Développement du service humain, a ordonné 9 nouveaux prêtres pour la charge du sacrement de l’ordre. C’était en présence de son confrère éminence, Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu et du ministre d’Etat, de l’aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier, Jean Jacques Bouya, représentant le président de la république, à cette auguste cérémonie liturgique.
Par Jean Batiste DIAK
Pour une église plus synodale « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme » (Act 4, 32), c’est sous ce thème a été organisé les festivités du jubilé des 140 ans de l’évangélisation au Congo. A en croire l’Abbé Brice Ibombo, secrétaire général de la conférence épiscopale du Congo (CEC), lors de son exposé à la conférence débats sous le thème « Historique de l’église catholique au Congo ». Selon lui, les origines de l’église du Congo remontent au XVe siècle avec la venue des missionnaires portugais dans l’ancien royaume Kongo et au XVIIe dans le royaume de Loango. Cette première phase dure quatre siècles de 1492 jusqu’en 1836, date du départ du dernier missionnaire capucin. Au cours de cette phase, le roi NZINGA NKUWU se convertit au Christianisme et se fait baptiser en prenant le nom chrétien Jean 1er, de même que son fils MBEMBA NZINGA connue sous le nom d’Afonso 1er.
La deuxième phase, renchérit-il est celle des missionnaires spiritains, qui va de 1865 aux années de l’indépendance. C’est la période proprement dite de l’évangélisation du Congo avec la fondation des premières missions Catholiques à savoir Loango et Linzolo en 1883. Ces deux missions vont donner naissance à d’autres permettant ainsi la diffusion du christianisme dans tout le pays. Les vicariats apostoliques sont érigés, d’abord le vicariat apostolique du Congo français avec Mgr Marie – Hippolyte Carrie en 1886, puis le vicariat apostolique du haut Congo ou de l’Oubangui en 1900 avec Mgr Prosper AUGOUARD. Ce vicariat devient vicariat de Brazzaville en 1922.
L’économie de la messe
Prenant la parole avant de se plonger dans la liturgie de la messe proprement dite,le Cardinal Michaël Czerni a tout d’abord exprimé sa joie et sa gratitudepour la cordialité, la chaleur et l’affection de l’accueil qui lui a été réservé et pour avoir représenté le Saint Père a cet évènement de l’histoire.Dans son homélie à cet effet, tirée des textes bibliques (livre de l’exode 34, 4b-6.8-9 ; Psaume du cantique de Daniel 3 ; 2 Corinthiens 13, 11-13 et Evangile Jean3, 16-18),le Cardinal Michaël CZERNI a circonscrit son enseignement sur trois points essentiels. D’abord, la Thématique des 140 ans de l’évangélisation au Congo. Ensuite, laMéditation en référence d’une égliseplus Synodaleet le mystère de la Sainte trinité. Enfin, la vocation, l’appel et le respect des ainés dans le service du sacerdoce. La célébration du jubilé des 140e anniversaire de l’évangélisation du Congo disait- il, la deuxième évangélisation est l’expression de la conscience historique et culturelle des chrétiens et voyants catéchistes dévoués et engagés, prêtent a préservéle patrimoine commun. Une sorte de fierté mais aussi un appel pour se surpasser chaque jour aux problèmes et difficultés afin que l’église qui est au Congo devienne par excellence des lieux de prière et d’action de grâce capables d’éclairer le peuple de Dieu avec foi, à la lumière de l’évangile.
Les 140 ans de l’évangélisation du Congo est pour tous un évènement important qui nous amène vers les 150e anniversaire ou le Christ nous invite à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie que nous communiquons aujourd’hui. Car c’est cette joie qui nous permettra à ouvrir davantage los cœurs au Christ dans une dynamique Synodale en tenant plus en compte aux démunis et aux pauvres. En cette solennité de la Sainte trinité a-t-il poursuivi, Dieu manifeste son amour malgré la fragilité et l’infidélité de ce peuple dont nous parle la lecture de l’exode, le seigneur Dieu est tendresse est pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité. C’est là est son visage divine, visage de miséricorde qui nous accorde le pardonne. Jésus est l’expression suprême de l’amour de Dieu envers l’humanité.En cette solennité, Dieu se présente sous forme de trois personnes divines qui d’ailleurs ne forme qu’une: le Père qui donne son fils unique pour le salut du monde, le fils qui accomplit jusqu’au bout le destin du Père et l’esprit Saint qui vient se manifester dans notre existence pour qu’il soit aimé par l’amour divin. S’adressant aux futurs prêtres,le Cardinal Michaël CZERNIa les invités de ne pas faire de leur homélie des simples serments. Il les a recommandés de s’enraciner dans la prière pour ne pas faire de la parole de Dieu, la propagande pour diviser au lieu d’enseigner ; de Lire et de méditer avec assiduité la parole de Dieu afin de dire avec exactitude ce qu’ils ont lu ; Enseigner ce qu’ils ont reçu dans la foi et vivre cette expérience de l’évangile sur le chemin de leur choix, en participant à la mission du Christ et à la communion filiale avec l’évêque titulaire du lieu et leurs ainés dans le sacerdoce. Il les a ensuite, exhorté de garder toujours devers eux l’exemple de la foi du bon cardinal Emile Biayenda qui a donné sa vie pour l’unité des chrétiens pour une église au Congo qui se veut grandir et s’épanouir.
Après l’homélie, l’assemblée de Dieu a suivi avec attention la présentation des candidats à la liturgie du sacrement de l’ordre. Peu avant la fin de la messe, l’archevêque métropolitain de Brazzaville Mgr Bienvenu ManamikaBafouakouahou, au nom de la conférence épiscopale du Congo a exprimé sa reconnaissance et sa gratitude au Saint Père par le biais du Cardinal Michaël Czerni, pour avoir rehaussé de sa présence à ce grand événement historique de l’Eglise au Congo. Mais aussi à toutes les délégations venues d’autres pays d’Afrique et du Congo profond. Sans oublier une motion particulière au Chef de l’Etat en ces termes « Les évêques du Congo expriment leur profonde gratitude et une motion particulière au président de la république, chef de l’Etat dont l’aide consistante et cohérente à la réussite de ses festivités a été décisive. » Ainsi, il a souligné que « Les 140 ans de l’évangélisation du Congo supposent un bilan audacieux qui demande un sursaut pour repartir de l’évangile. Il nous faut donc retrouver l’authenticité évangélique qui mène au développement de tout homme car tout n’a pas été s’y rose… Les temps sont beaucoup plus exigeant et les nouvelles mentalités qui deviennent une véritable guérilla spirituelle avec des spiritualités tout azimut déstabilisent la foi de bon nombre des chrétiens Catholique » a-t-il reconnu.
L’archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu a indiqué que « ce que nous célébrons aujourd’hui, c’est la deuxième évangélisation. A ce titre, célébrer les 140 ans de l’évangélisation du Congo Brazzaville, c’est exactement l’histoire de l’évangélisation de la République Démocratique du Congo du moins dans sa partie Ouest et de l’Angola dont le siège de cette première évangélisation se trouvait dans la cité de Mbanza Kongo, en Angola. » Pour conclure, le prélat de Kinshasa a exprimé sa joie à l’église du Congo Brazzaville pour ce flambeau de l’évangile qui brille selon lui, pour la deuxième fois depuis 140 ans. Et, il aenfin, souhaité que cette flamme puisse continue de prendre toujours de l’ampleur pour la gloire de Dieu et pour le bien du peuple vivant dans la sous-région. Son est suivi la phase des dons. L’église Catholique du Congo a offert à titre symbolique à son éminence, le Cardinal Michaël Czerni, une crosse en bois pour valoriser la richesse naturelle de l’artisanat du Congo.
Photo 1: Photo de famille, les cardinaux , évêques, nouveaux prêtres et le représentant du chef de l’Etat JEAN JACQUES BOUYA
Photo 2 : Le cardinal Michaël czerni pendant la conférence débats au siège de l’Acerac