Depuis plusieurs mois, l’eau ne coule plus dans les robinets des populations de « Trois poteaux », un quartier de Massengo situé dans la périphérie nord de Brazzaville. Une situation qui tend détériorer les conditions de vie de ces populations qui doivent chaque fois redoubler d’imagination et d’énergie pour obtenir de l’eau.
« Trois poteau », un nouveau quartier situé aux confins de Massengo dans la périphérie nord de l’arrondissement 9 Djiri, fait face depuis quelques mois à une grave pénurie d’eau. Une situation qui semble ne pas trouver des solutions dans l’immédiat. Les habitants ne savent plus à quel saint se vouer, tant ils éprouvent d’énormes difficultés à se procurer chaque jour de l’eau. Sylvestre, un habitant de ce quartier, « pointe du doigt l’incapacité de la Congolaise des eaux (LCDE), société nationale de distribution d’eau, à leur fournir régulièrement de l’eau potable ».
C’est ce qui explique qu’au quartier « Trois poteau », l’eau est une denrée rare lorsqu’elle coule qu’en dents de scie dans le débit est faible. La plupart des concessions peuvent ainsi passer deux à trois mois, sans voir la moindre goutte d’eau couler dans leurs robinets, Madame Alice, commerçante, ne cache pas sa détresse « ça fait deux mois que l’eau ne coule pas dans mon robinet. Quand la LCDE veut bien nous donner de l’eau, elle coule souvent très tard, à minuit voire deux heures du matin, quand nous sommes endormis. Je suis obligée de faire comme tout le monde et d’aller puiser de dans les forages. Ça me coute très cher, avec la rentée scolaire, je ne sais pas ce que je vais faire. Nous demandons au gouvernement et la mairie de nous régler ce problème ».
Du coup, on assiste tous les jours, dans cette circonscription, à une véritable ruée vers l’eau. Hommes, femmes et enfants avec les bidons de 25 litres sous les bras, errent chaque matin à la recherche des forages et de quelques rares bâches à eau. Au niveau des forages, il faut débourser 50 Frans CFA par bidon, sans compter le transport par taxi quipeut coûter 1.000 francs. Au bout du compte, on peut atteindre 1000, voir 3.000 francs, selon le nombre de bidons. Ces dépenses à remplir mettent en difficulté les budgets de ces ménages dont le niveau de vie est assez modeste. Pour minimiser les coûts, la plupart des habitants préfèrent transporter eux-mêmes leurs bidons, utilisant des moyens à disposition comme des brouettes et des pousse-pousse. Ngoma. A, chauffeur, ne cache pas sa colère« C’est « énervant de voir que dans certaines parcelles, l’eau coule régulièrement ; mais chez moi elle ne coule pas ; pourtant nous avons les mêmes branchements. LaLCDE doit bien faire son travail ; ces agents doivent réparer rapidement les tuyaux qui sont souvent troués et qui provoquent des fuites d’eau qui créent cette pénurie… ». Les responsables de la société expliquent que le système d’adduction d’eau est dans ce quartier particulier : Il n’est pas connecté au réseau de l’ancienne société nationale d’eau (SNDE), alimenté par la rivière Djiri. L’eau de « Trois poteau », provient d’un réservoir installé à l’entrée du quartier. Pour alimenter se recevoir, il faut pomper l’eau pendant plusieurs heures. Dès qu’il est rempli, on peut alors envoyer dans les tuyaux en direction des ménages. Ce système est tributaire de l’électricité, quant il y a panne de courant, il est impossible de pomper ce réservoir.
Pour pallier à cette situation de pénurie, la LCDE, en partenariat avec la banque mondiale, a lancé un projet intitulé PEPS « projet d’extension en zones périphériques et renforcement du service d’eau potable à Brazzaville ». Ce projet consiste à généraliser les branchements. L’abonnement pour la pose de ces nouveaux robinets coûte 70.000 francs CFA.
Si ce projet a suscité beaucoup d’espoir auprès des populations qui y ont vu la fin de leur calvaire, il faut dire que jusqu’ici, moins de minerais sont alimentés aucune goutte d’eau n’a encore commencé à couler de ces nouveaux robinets, le calvaire des habitants de « Trois poteaux » se poursuit et le spectacle des bidons jaunes dans les rues du quartier est loin de prendre fin.
Gilchrist Yombi