D’une capacité de quatre turbines pour 120 mégawatts, le barrage hydroélectrique d’Imboulou, dans le département de Djoué-Léfini, ne fournit actuellement que 30 mégawatts, grâce à l’unique turbine encore fonctionnelle.
Une délégation mixte conduite récemment par le directeur de cabinet du ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Frédéric Manienze, est allée toucher du doigt l’état de délabrement avancé de cet ouvrage inauguré en 2010. Accompagné du vice-président de la Commission économie et finance de l’Assemblée nationale, Marien Mobondzo Endzonga, de la présidente du Conseil d’administration de la société Energie électrique du Congo (E²C), Lydie Oboa; et du directeur général adjoint d’E²C, Just Roger Gandou, le directeur de cabinet a suivi les explications des techniciens qui ont estimé que le mal de la centrale thermique était profond, exigeant davantage de moyens aussi techniques, humains, matériels que financiers.
En effet, cette visite est intervenue quelques jours après l’arrêt de l’unique turbine fonctionnelle. Après sa relance, les techniciens pensent que cette turbine fonctionne sans garantie. Pour eux, quinze ans après sa mise en service, le barrage hydroélectrique d’Imboulou est en attente de la révision générale. Dans la salle logeant les quatre turbines, la mission s’est, par exemple, rendu compte que la turbine n°2 de 120 tonnes et son alternateur ont été démontés depuis 2024 par le partenaire Fomico. La délégation a constaté sur place la présence des ouvriers et ingénieurs de la société AITPC qui luttent pour stabiliser le béton affaissé par l’infiltration des eaux après la détérioration des joints entre dalles.
La deuxième turbine démontée par Fomico attend l’expertise de Harbin Electric, le fabricant chinois qui déterminera les pièces à commander avant sa réinstallation. La troisième et la quatrième turbines à l’arrêt attendent, quant à elles, la révision et les réparations usuelles. Ainsi, sur une capacité de 120 mégawatts, seuls 30 sont produits, sans garantie de pérennité pour la turbine I. << Concernant le démontage de turbines, nous avons comme priorité de travailler avec le constructeur, Harbin, qui va venir très prochainement pour faire le contrôle des équipements et le remontage. Il y a des pièces d’usure à changer et à réparer >>, a expliqué le directeur commercial et logistique de Fomico, Hakim Boureghda, précisant que l’intervention du fabricant peut prendre vingt jours et il faut respecter les étapes.
Nécessité de réviser totalement la centrale
Le directeur de la production et du transport d’E²C, Armel Itoua Ibara Mbimbi, a rassuré que la société procédera à la remise en état des groupes qui sont actuellement immobilisés par manque d’accessoires. <<La turbine, l’alternateur, les pièces majeures sont en bon état. Ce sont les auxiliaires qui sont donc des pièces de rechange dont nous n’avons pas en stock et les commandes ont été passées. Elles vont être livrées dans les jours à venir. Ce qui nous permettra de remettre au moins les trois turbines en service en attendant la réhabilitation complète du groupe n°2 qui, lui aussi, est dans une situation plus critique >>, a-t-il expliqué, saluant l’expertise d’E²C sans laquelle la centrale serait complètement à l’arrêt.
Pour remettre les quatre moteurs en fonction, afin que le barrage produise la capacité d’électricité escomptée, il faut beaucoup d’argent. Le vice-président de la Commission économie et finance et contrôle de l’exécution du budget de l’Assemblée nationale a, de son côté, rappelé que cette visite a permis de constater la situation avant l’adoption du budget de l’Etat, exercice 2026. << Il faut déjà aussi savoir qu’E²C, en tant qu’exploitant, doit faire un effort. Il y a aussi le fait que l’Etat doit assumer ses factures d’électricité qui sont dues à E²C et qui peuvent permettre à cette société de procéder à ces opérations. Nous n’avons peut-être pas encore délibéré sur le budget à venir, mais cette visite nous aidera, parce que nous avons touché du doigt dans cette histoire>>, a conclu le député Marien Mobondzo-Endzonga.
L’inspecteur général de services de l’énergie, de l’hydraulique et de l’assainissement, Hervé Léonard Obambi Mouana Mhoreau, a laissé entendre que les plans de maintenance sont contrariés par le manque d’argent. << Dans la faisabilité aujourd’hui, il se pose un problème des tensions de trésorerie. Nous devons voir comment est-ce qu’on peut les appuyer dans un premier temps, pour qu’à l’avenir, ils puissent voler par eux-mêmes >>, a-t-il souligné. Parfait Wilfried Douniama





