Le Président de la République, Denis SASSOU-N’GUESSO, a patronné, le 28 février dernier au palais des congrès de Brazzaville, la deuxième session de la rentrée judiciaire de la Cour Suprême, en sa qualité de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature. A cette occasion, il a invité l’ensemble de Magistrats à la persévérance dans l’application des directives énoncées en 2024.
La patience est amer, mais ses fruits sont indélectables, dit un dicton populaire. C’est dans cette vision que le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature a convié les Magistrats à cultiver l’esprit de la patience, tout en faisant un travail de qualité. « Cette séance qui se focalise, comme la première, sur votre devoir de redevabilité, participe la constitution du 25 octobre 2015. Elle prend pied au cœur de notre pratique de notre justice, en l’occurrence la Cour Suprême en tant que juge du contrôle de la légalité, en charge d’assurer, de s’assurer et de veiller au fonctionnement régulier des autres juridictions nationales », a affirmé Denis SASSOU-N’GUESSO, Président de la République. Il appelle la Cour Suprême à pérenniser cette tradition, afin que l’exigence de rendre compte vive à jamais, dans l’architecture du dispositif judiciaire.
Cet évènement judiciaire, qui fait partie des us et coutumes de la plus haute juridiction nationale, a permis à la Cour Suprême d’être en devoir de rendre compte de ses activités. Son pouvoir de contrôle juridictionnel porte sur toutes les autres juridictions. Elle juge tous les litiges et contrôle des décisions des autres Cours et tribunaux. A ce titre, plusieurs chambres constituent la Cour suprême. « L’audience de la rentrée judiciaire de la Cour Suprême est aussi, une occasion de brode convivialité », a indiqué Henri Bouka, Président de la Cour Suprême.
Au cours de cette audience, le Président de cette haute juridiction a rappelé aux Magistrats leur lourde responsabilité devant le peuple congolais. « Tous les magistrats doivent en avoir, cette compréhension de s’engager en retour, à exercer de manière idoine leur fonction, parce que cela doit être dit. La présence du Président de la République, à une audience de la rentrée judiciaire, s’est faite exprès pour rappeler aux juges leurs devoirs, et en particulier, celui de faire que par la pertinence et l’adéquation de leur décision, la justice soit vecteur de paix, de tranquillité et de sécurité juridique, qu’ils assurent, convainquent et protègent», a rappelé Henri Bouka. Il estime que, la présence du Vénérable Président du Sénat et de l’honorable Président de l’Assemblée Nationale, en cette audience magnifie le régime politique congolais fondé sur la séparation des pouvoirs avec un exécutif bicéphale et une Assemblée bicamérale.
En s’inspirant des mots de Victor Hugo, qui pense que « ouvrir une école, c’est fermer une prison », le nouveau Bâtonnier de l’ordre des avocats du Congo estime que, renforcer la sécurité juridique, c’est ouvrir les portes de la prospérité. « Si nous sommes réunis, en ce jour solennel, c’est pour célébrer un idéal commun. Celui d’une justice forte, équitable et accessible, qui garantit à la fois la stabilité de notre société et la confiance des investisseurs. Ces deux paramètres constituent un pilier essentiel de tout climat des affaires prospères et dépendent étroitement de la qualité et de la crédibilité de notre justice. Nous sommes au cœur de cette dynamique », a affirmé Christian Eric Locko.
A ce titre, Christian Eric Locko met en lumière le rôle de l’avocat qui est comme un détective de Droit. « Nous explorons des textes complexes, anticipant les pièges juridiques et éclairant nos clients pour qu’ils avancent avec sérénité. Sans notre expertise, toutes les affaires peuvent se perdre dans les méandres et le développement se trouverait à l’arrêt. Nous sommes à la fois protecteurs et facilitateurs, veillant à ce que la justice et le Droit soient au service de tous. La sécurité juridique n’est pas un luxe, mais une nécessité. C’est la boussole qui permet à chacun, qu’il soit citoyen, investisseur ou entrepreneur de naviguer sereinement dans l’océan des lois et des règlements », a-t-il poursuivi.
A signaler qu’au cours de cette séance, les Magistrats ont été invités à être les grands défenseurs de la loi. Et, doivent être soumis, eux aussi, à la même norme qui s’applique à tous les Citoyens. Le président Denis SASSOU-N’GUESSO estime que le juge ne doit pas jouer à l’araignée qui a pour but de prendre les autres insectes en s’épargnant elle-même. Le Magistrat doit donc se sentir concerné ou inquiété quand il commet.
Issa BILAL-ECKY