Les médiateurs venus de tous les arrondissements de Brazzaville ont été sensibilisés le 13 janvier, sur la drépanocytose ou l’anémie falciforme, une maladie génétique héréditaire touchant les globules rouges ou les hématies.
L’atelier a été organisé par l’Organisation non gouvernementale (ONG) dénommée « Serment Universel » . Il s’inscrit dans le cadre du projet DrépAction, financé par l’ambassade de France au Congo.
Cet atelier avait pour objectif de sensibiliser les jeunes en âge de procréer par l’intermédiaire des médiateurs venus de tous les arrondissements de la ville capitale afin de les inciter à faire le test prénuptial de la drépanocytose avant de se mettre en couple . Il vise aussi à décourager les mariages entre les personnes porteuses du trait drépanocytaire ainsi que d’éviter les grossesses non désireuses avec les personnes ignorant leur statut génétique sur la drépanocytose.
La communication sur la maladie a été donnée par le Dr Yvette Dzota. L’oratrice s’est appesanti sur l’aspect épidémiologique de la maladie à savoir les complications, le diagnostic et la prise en charge.
Elle a indiqué que la drépanocytose est une maladie génétique la plus fréquente dans le monde, avec plus de 300.000 naissances homozygotes concernés chaque année. La maladie sévit en Afrique subsaharienne et elle est devenue très présente en Amérique après son apparition en Afrique et en Inde.
Les types les plus fréquents de la maladie sont notamment la forme hétérozygote ou partiel AS, porteur saint qui ne présentant pas de signe mais transmet la maladie. La forme homozygote SS ou totale, la forme la plus sévère qui présente plus de complications ainsi que la forme SC très fréquente en Afrique de l’Ouest.
Au Congo, la fréquence du trait drépanocytaire concerne 20% à 25% de la population congolaise.
Les manifestations sont notamment l’anémie, premier signe de la maladie, des crises douloureuses et risque accru des infections. Les crises vaso-occlusives qui entrainent des douleurs aigues, les accidents vasculaires cérébraux se manifestent de façon très variable (paralysie, maux de tête, les trouble de l’équilibre), la sensibilité aux infections, les complications à long terme.
Les complications aigues ou chroniques présentent des infections pulmonaire, ostéoarticulaire, atteinte rénale, complication cardio-vasculaire, ulcère de jambe et bien d’autres.
D’après le Dr Yvette Dzota, le diagnostic est réalisé à partir d’un échantillon de sang analysé par différentes méthodes telles que le test d’Emmel au nourisson de six mois et le test d’électrophorèse à un enfant de cinq ans.
L’évolution de la science a permet également la réalisation des tests des drépanocytes prénatals avec le prélèvement fœtal à la dixième semaine d’aménorrhée du sang fœtal du cordon ombilical.
En ce qui concerne la prévention des complications, le patient est soumis à la prise des antibiotiques, la vaccination chez les nourrissons et jeunes enfants, une bonne hygiène de vie, une alimentation équilibrée.
Cependant, le sujet doit éviter l’exposition à des températures extrêmes, les efforts physiques, les séjours à plus de 1500 m d’altitude où l’oxygène est réduit.
Le Dr Yvette Dzota a déclaré : « Une meilleure connaissance de la drépanocytose réduit la morbi-mortalité de celle-ci, et la lutte contre la peur et stigmatisation dans la société. Le conseil génétique des couples et le dépistage prénuptial réduisent considérablement les naissances des enfants drépanocytaires ».
Les médiateurs ont à leur tour promis sensibiliser la population lors des cérémonies de mariage, funérailles avant de demander à l’ONG la documentation.
Georgina Nhené