Yi Da
Le manioc, l’un des aliments les plus consommés au monde, est cultivé dans plus de 40 pays africains et joue un rôle capital dans la sécurité alimentaire du continent. Cependant, la production africaine moyenne par hectare a été pendant de longues années nettement inférieure à la moyenne mondiale.
Pour accompagner l’Afrique dans le renforcement de ses capacités en production du magnoc, déjà en 2007, des experts de l’Académie chinoise des sciences agricoles tropicales se sont établis dans des pays africains, dont la République du Congo. La sélection de deux variétés à haut rendement adaptées au climat local et résistantes aux maladies a permis d’augmenter la production de plus de 300%. Et avec l’introduction d’une chaîne automatisée mettant fin aux travaux manuels, l’efficacité de la production de la farine du manioc s’est considérablement améliorée.
À la recherche de la modernisation et du développement partagé
La coopération sur l’agriculture moderne n’est que l’un des nombreux exemples de la coopération fructueuse entre la Chine et la République du Congo. On compte aussi la route nationale N°1 reliant Brazzaville à Pointe-Noire, la construction du Palais du Parlement, les deux Tours jumelles, le pont du 15 août et les infrastructures hydroélectriques comme les barrages, tous indispensables à la modernisation du pays.
Il y a quelques jours, la belle tradition qui, depuis 35 ans, veut que le Ministre chinois des Affaires étrangères consacre à l’Afrique son premier déplacement à l’étranger de l’année, a conduit le Ministre Wang Yi en République du Congo, seulement quelques mois après la visite d’État très réussie du Président Denis Sassou-N’Guesso à Beijing en marge du dernier Sommet du FOCAC.
Le voyage du ministre chinois a pour mission de donner bonne suite aux décisions prises par les deux Chefs d’État, de mettre en œuvre les dix Actions de partenariat sur la modernisation et de faire fructifier encore davantage la coopération gagnant-gagnant entre les deux pays dans leur marche commune vers le développement.
À la recherche d’un ordre mondial plus juste et plus équitable
La visite du Ministre chinois intervient aussi à un moment où le « nouvel éveil » de l’Afrique s’affirme comme une réalité.
Plus que jamais l’Afrique est attachée à son autonomie stratégique. Plus que jamais elle veut trouver sa propre voie de développement et prendre son destin en main. Car le constat est sans appel : le modèle de développement imposé de l’extérieur n’a jamais apporté aux peuples africains de prospérité ni de bonheur, mais que de la pauvreté et des instabilités. Au moment où l’Afrique a ouvert grand ses yeux, plus personne ne pourra tenter d’éterniser les inégalités et les injustices qu’elle subit depuis tant d’années dans le système politique et économique international actuel. Comme l’a très justement dit le Président Denis Sassou-N’Guesso, « le multilatéralisme ne peut prospérer que dans un système global, juste et équitable, un système qui soit à l’image, non plus des fantasmes du passé, mais des évolutions et des réalités de notre temps ».
La Chine, portant la vision d’un monde multipolaire égal et ordonné et celle d’une mondialisation économique inclusive, est un compagnon de route naturel sur lequel l’Afrique peut toujours compter pour accélérer son développement tout en maintenant son indépendance et contribuer, grâce à un Sud global plus solidaire, à l’avènement d’un ordre international plus juste et plus équitable.
L’Afrique doit prendre toute sa place dans le concert des nations. Penser autrement, c’est un pur égoïsme qui va à contre-courant de l’Histoire.
À la recherche d’une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle
Il est désormais évident aux yeux de tous que les relations d’amitié et de coopération entre la Chine et l’Afrique est un cas unique et exceptionnel dans l’histoire du monde moderne. Dans le cadre du FOCAC qui fêtera son 25e anniversaire en 2025, elles ont connu un succès remarquable et apporté aux peuples chinois et africains des bénéfices palpables, avec 100 000 km d’autoroutes, plus de 10 000 km de chemins de fer, un millier de ponts et une centaine deports construits pour l’Afrique avec l’aide chinoise. Rien que ces trois dernières années, plus d’un million d’emplois ont été créés dans le continent grâce aux projets de coopération Chine-Afrique. Et ces liens d’amitié et de fraternité continuent de se fortifier quelle que soit l’évolution des circonstances internationales. Comme en témoigne la décision actée par les chefs d’État et de gouvernement chinois et africains lors du Sommet de Beijing du FOCAC de septembre dernier de porter les relations sino-africaines à une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle.
Lors de ce Sommet, la République du Congo a pris le relais pour assurer la co-présidence africaine du Forum. Elle laissera, nous en sommes convaincus, une empreinte brillante et durable dans l’histoire du FOCAC, au service de la coopération sino-africaine et au plus grand bénéfice des Congolais, des Africains et des Chinois.
« La persévérance est un talisman pour la vie. » Ce vieil adage africain vaut autant pour la coopération sino-africaine et devrait guider nos pas vers un avenir encore plus brillant.
(Yi Da est un spécialiste en relations internationales basé à Beijing.)