Depuis un moment, on constate que le veuvage est devenu un prix exigé par la belle famille. A cette époque, l’être humain est profané et dépouillé de tous ses valeurs fondamentales et cardinales. Ses droits sont violés au vu et au su de tous sans aucune crainte.
L’homme est un Être en quête perpétuelle de réconfort, de compassion et de soutien moral lors d’un malheur quelconque surtout quand il s’agit de la perte d’un être cher. Malheureusement, ce n’est pas le cas à ce jour. La perte d’un parent ouvre la porte aux pratiques ahurissantes et démoniaques que la famille du défunt dicte à son partenaire. Ces traitements semblent être un châtiment affligé à la belle famille comme un règlement de compte. Ces cas changent quand il s’agit d’une femme ou d’un homme.
Chez la femme, être faible de nature, elle est martyrisée par les membres les plus proches de sa belle qui l’accusent de s’être accaparé des biens de son mari de son vivant. Les injures et les moqueries colorent son deuil. Ce traitement s’amplifie encore de plus bel si la veuve était assez indifférente envers sa belle famille. Si, cette union a été sanctionnée par un mariage coutumier ou d’état civil, la sentence se multiplie une fois de plus. La femme est emprisonnée dans une chambre et privée de tout contact. Certaines familles procèdent à la réalisation des travaux de réaménagement et de réhabilitation de la pièce ou se trouve la veuve. Les ouvriers (peintres, maçons, carreleurs, menuisiers et autres) sont sommés de faire évoluer les travaux. La moindre plainte ou revendication en provenance de la veuve ou de ses parents provoquent l’indignation au point de la mettre dans la rue. Sa contribution pour les funérailles est taxée en centaine de milles. A la fin de la veillée mortuaire, la femme est mise dans la rue avec tous les enfants par la famille qui s’accapare des biens du défunt. Les petites économies et autres biens sont parfois confisqués. Et, les enfants du défunt, à la traine.
Peu de familles éplorées dénoncent ces comportements sous la peur de la sorcellerie. Elles préfèrent hypothéquer leur avenir en assumant toutes les accusations portées à leur endroit. On constate que plusieurs d’entre elles peinent à se relever après cet événement.
Le veuf quant à lui, il est privé de tous mouvements et de tout contact. Il est condamné dans une pièce où il ne peut sortir qu’une seule fois, le plus souvent très le matin. Si le couple n’avait qu’une simple union ou l’homme vivait en concubinage avec sa femme, la famille de la défunte exige au veuf de procéder par le mariage avec un prix imaginaire ne pouvant avoir un fondement solide. Ce prix atteint, parfois des millions de francs CFA, sans compter les amendes divers se résumant à la dot. Ce, avant de verser sa contribution aux obsèques de sa conjointe, qui lui est également taxée de manière inexplicable. Le veuf, traité de moins sérieux, est contraint d’épouser aussi les enfants issus de cette union d’autant plus que cette famille est matriarcale.
Durand le deuil, le veuf est mal nourri et tantôt privé de rafraichissant. Il se trouve assujetti par sa belle famille qui oublie tous les apports qu’il a faits avant l’avènement du malheur. Il ne reste plus qu’à lui ôter le droit à la vie pour l’enterrer avec son âme sœur. Ce qui est plus déplorable parce que la vie est un cycle qui commence par la naissance et s’arrête avec la mort.
L’Etat a donc la nécessité de vulgariser les dispositions juridiques portant protection, défense et promotion des droits humains. Car, la constitution reconnait la sacralisation de l’Être humain et s’engage à le protéger. Plusieurs autres lois et textes luttent contre les traitements dégradant et dégradant au sein des foyers notamment la loi Mouébara qui demeure, à ce jour, mal vulgarisée. Les organisations non gouvernementales limitant pour la défense, la promotion et la protection des droits de l’homme devraient prendre le relais afin de mieux faire connaitre cette loi à la population. De même, les églises qui considèrent le corps de l’homme comme le temple du saint esprit devraient prêcher sur le respect de l’être humain malgré les difficultés. Car, personne ne décide du départ de son partenaire.
Les organismes habilités dans le traitement des sujets relatifs à la valorisation, la protection et la défense des droits humains et de veuvage devraient implantés, dans chaque quartiers ou mettre un système d’alerte via un numéro vert. Cette politique va faciliter la dénonciation de ces cas dont les auteurs seraient passibles des sanctions et les victimes pris en charge pour rééducation psychique et morale afin de se réinsérer dans la société.
Ghodelgi NANITELA