Le premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a présenté aux sénateurs les grandes orientations du budget de l’Etat pour les trois prochaines années 2025-2027. Ce cadre budgétaire en moyen terme a été établi sur la base des hypothèses économiques et sur l’exécution du budget de l’Etat exercice 2024.
Cet instrument de programmation budgétaire qui a double objectif s’inscrit dans le processus de préparation du budget de l’Etat exercice 2025. Il fixe d’une part la contrainte financière et, d’autre part, il détermine la trajectoire des dépenses et des recettes en fonction des orientations de la politique budgétaire définie.
Ainsi, le plan national de développement (PND)2022-2026 qui est le projet du président de la République demeure, au plan national, la base programmatique à moyen terme 2025- 2027. Pour accélérer sa mise en œuvre, le gouvernement focalisera ses efforts sur un nombre réduit de projets à fort potentiel économique et social. De même, un accent particulier sera mis sur les projets et programmes dont l’exécution vise à satisfaire les besoins pressants des jeunes et à l’atteinte des objectifs du développement.
Le cadre budgétaire en moyen terme 2025-2027 s’inscrit dans la poursuite des objectifs de rééquilibrage du cadre macro-budgétaire en moyen terme. Il permettra au gouvernement de renforcer la résilience de l’économie face aux chocs exogènes par la poursuite de l’assainissement budgétaire, l’optimisation de l’exploitation et la gestion des ressources naturelles, le soutien des couches vulnérables, la promotion d’une croissance économique durable.
L’atteinte de ces objectifs nécessite la mise en œuvre des mesures et des réformes structurelles dans les domaines de la gouvernance, de la transparence et de la lutte contre la corruption. Sur les mesures envisagées, l’augmentation des recettes domestiques demeure une priorité pour le gouvernement face au renchérissement des coûts d’emprunt et les contraintes d’accès au financement. A cet effet, le gouvernement envisage de moderniser en 2025 les dispositifs de collecte fiscale, faire respecter la circulaire relative aux exonérations exceptionnelles, généraliser l’imposition de la TVA, y compris dans le secteur de l’amant pétrolier. Il entend aussi revisiter certains contrats non avantageux pour l’Etat et instaurer une taxe d’assainissement ainsi qu’un prélèvement de 10% sur toutes les indemnités excédents 500.000 FCFA et toutes autres salaires au-delà de ce montant.
En matière de dépenses, l’orientation principale portera sur la maitrise des charges de fonctionnement des services publics. Dans le cadre des dépenses courantes, le gouvernement envisage la maitrise de la masse salariale, la réduction du train de vie de l’Etat, la poursuite de la sécurisation des dépenses sociales.
En outre, les efforts seront poursuivis dans le renforcement du cadre de gestion de la dette et l’amélioration de la transparence par la publication et la diffusion des rapports semestriels et annuels de la dette publique, des bulletins statistiques et du document de stratégie pluriannuelle de gestion de la dette publique.
Toutes ces mesures visent l’amélioration d’une croissance économique inclusive et durable. Les projections des recettes budgétaires pour l’année 2025 s’établiraient à 2586,4 milliards de FCFA. Les recettes fiscales se situeraient à 1017 milliards de FCFA ; des dons, legs et fonds de concours sont attendu à hauteur de 72,5milliards de FCFA et les cotisations sociales s’établiraient à 90,7 milliards de FCFA. Les autres recettes devraient atteindre 1406,1 milliards de FCFA.
Les dépenses du budget de l’Etat exercice 2025 se fixeraient à 2378,9 milliards de FCFA en 2025. Les dépenses d’investissement se situeraient à 516 milliards de FCFA. Par ailleurs, les charges des budgets annexes seraient établies à 8,1 milliards de FCFA. Par contre, les charges liées aux compte spéciaux du trésor seraient fixées à 137,6 milliards de FCFA. Le solde global, dons inclus resterait excédentaires en lien avec l’augmentation des recettes pétrolières. Il se situeraient à 290 milliards de FCFA. Au sujet du basculement du budget en mode programme, d’autres ministères suivront en 2025.
Par Orland Alain