Récemment, la communauté internationale suit de près le développement de l’économie chinoise. Certains organisations internationales, médias et thinks tanks ont publié des rapports et articles pour analyser la situation économique de la Chine. Dans leur analyse, certaines idées étaient raisonnables et objectives, mais d’autres ont misé sur l’échec de l’économie chinoise en prônant la fin de la croissance, la fuite des investissements étrangers et le de-risking vis-à-vis de la Chine. L’effondrement de l’économie chinoise s’est déjà avéré comme une perception erronée à l’égard de la Chine. Mais pourquoi elle persiste jusqu’à aujourd’hui ? C’est probablement parce que les arrières-pensées politiques l’emportent sur les réalités économiques. Alors, quelle est la situation économique réelle de la Chine ? Je voudrais partager quelques-unes de mes réflexions sur cette question avec les amis congolais. Comme l’a dit un adage chinois, les faits parlent plus fort que les belles paroles. Les chiffres économiques sont les indices les plus convaincants pour décrypter le développement économique. En 2023, la croissance de l’économie chinoise est repartie dans une bonne dynamique soutenue. Le PIB chinois a atteint 126 000 milliards de yuans RMB, soit une augmentation de 5,2% en glissement annuel. La situation de l’emploi s’est améliorée dans son ensemble. 12,44 millions de nouveaux emplois ont été créés dans les villes, soit une augmentation de 380 000 par rapport à l’année précédentes. Les prix se sont maintenus à un niveau stable. L’indice des prix à la consommation a connu une augmentation modérée de 0,2%. La balance des paiements internationaux est équilibrée dans son ensemble. Le volume global de l’import-export de marchandises a atteint 41 800 milliards de yuans RMB et les réserves de change se sont élevées à 3 200 milliards de dollars américains. Tous ces chiffres économiques démontrent que les fondamentaux de l’économie chinoise, marqués par une résilience forte, un potentiel immense et une soutenabilité de long terme, n’ont pas changé après la transition dans la lutte contre la COVID-19, et que le navire géant de l’économie chinoise continuera d’aller de l’avant contre vents et marées.Ces accomplissements remarquables sont possibles grâce à quatre atouts particuliers de l’économie chinoise. Premièrement, c’est le système de l’économie du marché socialiste. La Chine œuvre depuis toujours à faire jouer le rôle décisif du marché dans l’allocation des ressources. Dans le même temps, elle travaille à renforcer la direction centralisée et unifiée du Parti communiste chinois sur les affaires économiques et à mieux faire jouer le rôle du gouvernement dans la macro-régulation économique. Le plan quinquennal élaboré tous les cinq ans est une illustration des efforts de la Chine pour garder la continuité des politiques économiques et remédier aux défaillances du marché. Deuxièmement, c’est le pilotage de la nouvelle vision du développement. Au lieu de choisir les liquidités excessives pour une croissance de court terme au prix de l’accumulation des risques de long terme, la Chine s’engage à promouvoir le développement de qualité par ses politiques économiques tournées vers l’avenir et son tissu industriel complet. Face à la crise financière en 2008 ou aux impacts de la COVID-19 sur l’économie mondiale, l’économie chinoise, loin d’être effondrée, a contribué à la reprise de l’économie régionale et mondiale par ses politiques prudentes et son fondement solide.Troisièmement, c’est une demande intérieure croissante engendrée par son immense marché. La Chine, avec un PIB par habitant de plus de 12 000 dollars américains et plus de 400 millions de personnes à revenu intermédiaire, dispose d’un marché intérieur immense et prometteur. L’année dernière, la consommation a contribué de 82,5% à la croissance économique en Chine, cela illustre pleinement le grand potentiel que recèle le marché chinois.Quatrièmement, ce sont les portes de la Chine qui s’ouvrent encore plus grand. La réforme et l’ouverture sont une étape cruciale qui a fait la Chine d’aujourd’hui. Il n’y a aucune raison pour que la Chine abandonne cette politique fondamentale. Ces dernières années, la Chine a continué d’optimiser le cadre d’affaires conforme aux lois du marché, à la législation et aux normes internationales. Le niveau général de ses tarifs douaniers a baissé au même niveau des pays membres développés de l’OMC. La liste négative d’accès au marché pour les investissements étrangers a été réduite à moins de 31 items. L’accès à l’industrie manufacturière est complètement ouvert. L’ouverture du secteur des services s’accélère. L’année dernière, les investissements étrangers réellement utilisés ont atteint 1 100 milliards de yuans RMB, soit un niveau élevé historique.Les progrès spectaculaires de l’économie chinoise non seulement servent le développement national, mais aussi jouent un rôle de moteur dans la croissance mondiale. L’économie chinoise demeure la plus grande force motrice de la croissance mondiale, avec une contribution de 32% en 2023. Depuis le lancement de la réforme et de l’ouverture il y a plus de 40 ans, la Chine a réussi à multiplier son PIB par habitant par 25 et à sortir 850 millions de personnes de la pauvreté, contribuant ainsi plus de 70% à la réduction de la pauvreté dans le monde. Aujourd’hui, la Chine est devenue le partenaire commercial principal de plus de 140 pays et régions. Le taux de bénéfice que réalisent les investissements étrangers en Chine atteint 9,1%, un chiffre plus élevé par rapport aux pays occidentaux. En tant que deuxième économie du monde, la Chine, au lieu de monter une « petite cour avec de hauts murs », œuvre à élargir la convergence d’intérêt avec les autres pays du monde, à promouvoir la paix et la stabilité du monde et à apporter de nouvelles opportunités au monde par son propre développement. Cela démontre pleinement le sens de la mission d’un grand pays responsable.Force est de constater que ces dernières années, sous l’engagement personnel des deux Chefs d’État, la coopération pragmatique entre la Chine et le Congo a progressé solidement. La Chine demeure depuis des années consécutives le premier partenaire commercial du Congo. Le volume des échanges commerciaux entre nos deux pays, est passé de moins de 100 millions de dollars américains dans les années 2000 à plus de 6 milliards de dollars américains aujourd’hui. La Chine et le Congo sont économiquement complémentaires et possèdent un grand potentiel dans leur coopération mutuellement bénéfique. L’année dernière, le Président Denis Sassou-N’Guesso est allé en Chine pour participer au 3e Forum « la Ceinture et la Route » pour la Coopération internationale et tenir un entretien bilatéral avec le Président Xi Jinping, donnant ainsi l’orientation à suivre pour le développement des relations sino-congolaises. Récemment, le Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a annoncé que la prochaine conférence du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) se tiendrait cet automne en Chine. Je suis convaincue que la Chine et le Congo saisiront les opportunités offertes par ces grands événements diplomatiques, pour approfondir leurs échanges et coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et du FOCAC.Dans un monde globalisé et interdépendant, tous les pays partagent un avenir commun. La Chine ne peut se séparer du monde dans son développement et le monde ne saurait se développer sans la Chine. Ceux qui misent sur l’échec de la Chine finiront par nuire à leurs propres intérêts et ceux qui en font une lecture erronée rateront les opportunités. Comme les faits l’ont démontré, l’effondrement de l’économie chinoise est un faux débat sans aucun fondement. Seul un monde multipolaire égal et ordonné, une mondialisation économique inclusive et bénéfique pour tous et une communauté d’avenir partagé pour l’humanité constituent la bonne voie à suivre pour répondre à l’aspiration de toute l’humanité. LI YanAmbassadeur de Chine au Congo