Paru le 29 Octobre 2023, en France aux éditions L’Harmattan, « La justice au Congo : Bilan global soixantenaire », avec pour sous-titre « La genèse et l’évolution de la justice de droit commun », d’ d’Auguste Iloki, co-écrit par Valencia Engamba Iloko et Mireille Iloki Gondo, a été presenté le 10 Novembre au palais de congrès. Un ouvrage qui a reçu un bel accueil car il relate sans faux fuyant l’histoire de la justice au Congo de 1961 à 2023. « Un livre incontournable pour tous les citoyens aspirant à la paix ! », lance le professeur Godefroid Moyen, ancien doyen de de Faculté de Droit et modérateur de la cérémonie. Une appréciation qui a eu tout suite un écho favorable dans la salle. Qualifié de manuel, d’encyclopédie ou encore de mémento, cet ouvrage de 421 pages est avant tout une histoire de famille. Ecrit pas six mains (le père et ses deux filles), il retrace l’histoire de la justice au Congo et les différentes réformes adoptées pendant ces années.« Dans ma conception, le livre devrait retracer la genèse et l’évolution de la justice congolaise de 1960 à 2023. Quelle gageure ! 63 ans de vie de la justice ordinaire congolaise, à décortiquer » rapporte Auguste Iloki Président de la Cour Constitutionnelle, qui devant l’immensité que représentait ce projet, n’hesite pas à faire appel à d’autres auteurs. Et son dévolu se porte sur Valencia Engamga Iloki vu que celle-ci avait déjà abordé ses questions dans ses écrits. « (…) l’idée l’avait, d’ailleurs émerveillée. La répartition des taches n’a pas tardé à être faite avec une promptitude insoupçonnée ». La dernière personne à faire partie de l’équipage c’est Kartelle Iloki Gondo, elle y intervient en qualité d’ingénieur de recherche comme l’a indiqué le patriarche. « Interpellée par ses nouvelles fonctions et sa double qualité de doctorante et d’encadreur d’étudiants en travaux dirigés à l’université de Bordeaux, nous avions pensé pouvoir profiter de son expertise pour accélérer la rédaction de notre futur ouvrage ».Une belle aventure commence entre Valencia Engamba Iloki qui lors de la présentation s’est exprimée sur les différentes composantes du livre. « subdivisé en 5 parties séquencées en periodes caractérisant des faits marquants de l’organisation et du fonctionnement de la justice congolaise durant les 63 ans dernières années, ce livre plonge le lecteur dès le départ dans l’histoire de la justice au Congo pour le familiariser avec le système judiciaire mis en place au moment de l’indépendance » indique Valencia qui évoque à la même occasion les interactions entre la justice et l’histoire vécue du pays qui révèlent l’existence de la triptyque justice coloniale, coutumière et moderne. « Une démarche qui permet au lecteur de suivre les niveaux graduels des réformes législatifs et règlementaires faites pendant la période de 1960 à 2023. En un mot, le lecteur vit l’évolution politique judicaire congolaise à travers des époques déterminées de modifications des législations…» résume Valencia Raïssa Kartelle Iloki s’est appesanti sur la période d’institution du pouvoir judiciaire qui dit-elle « Débute avec l’adoption de l’acte fondamental portant organisation des pouvoirs publics pendant la période de transition du 04 juin 1991 ; le pouvoir judiciaire se substituait ainsi aux juridictions populaires nationales. Ainsi la consécration de la justice en pouvoir judiciaire laissait présager l’éclosion de la nouvelle conception de la justice » a expliqué Raïssa.Maitre Petral Landry Baganina, avocat au barreau de Bordeau, invité à la critique de l’ouvrage n’a pas tarit d’éloges sur le laborieux travail de recherche effectués par les auteurs et qui vient dit-il renforcer l’arsenal de livres de justice et du droit commun au Congo. « La force de cette ouvrage repose sur son caractère inédit. Par sa couverture, je constate que les auteurs ont le même patronyme et cela me permet de constater que c’est une tradition un peu partout ailleurs qui pourrait aussi inspirer de nombreuses familles juristes à coordonner leurs énergies pour rédiger des ouvrages qui resteront dans l’histoire » a fait noter ce dernier.Pour Moise Sola, ancien magistrat, Directeur Central de la Police Judiciaire, Substitut Général près de la cours d’appel, cet ouvrage est loin d’etre rébarbatif comme le sont parfois les ouvrages de droits entre articles, codes, références. « Si je vous dis que j’ai lu le livre, ce n’est pas exactement cela, mais il m’a plutôt emmené dans un voyage temporel de 1961à 2023 » a souligné monsieur Sola qui a terminé son allocution par plusieurs interrogations : De quelle justice parle-t-on dans ce livre ? A quel de type de société cette justice est- elle conçue ? Est-ce que cette justice satisfait les attentes des citoyens ? Des interrogations qui pousseront manifestement les lecteurs à se procurer cet ouvrage qui coûte tout de même 35.000FCFA. Modéré par le professeur Godefroid Moyen, cette rencontre s’est terminée par une séance de question-réponse très animée témoignant de l’intérêt de ce thème qui touche du doigt les réels problèmes auxquels sont confrontés ces hommes en toge noir au quotidien.
Annette Kouamba Matondo