« Mon boulot, mon boulot. Ce 16 octobre à Beijing. » a twitté avec enthousiasme la journaliste africaine Fifi Solange Tangamu. La semaine dernière, avec ses quelque 2 500 confrères chinois et étrangers, elle était dans la capitale chinoise pour décrypter une chose : Qu’est-ce qui a fait le succès du développement de la Chine ces dix dernières années ? Quelle contribution elle a apportée et apportera au monde ?
Un congrès au centre de l’attention mondiale
Du 16 au 22 octobre, s’est tenu à Beijing le XXe Congrès national du Parti communiste chinois (PCC). Événement de portée importante pour la Chine comme pour le reste du monde, dans la mesure où il a fait un bilan global de la Chine des dix dernières années et planifié l’avenir du pays sur tous les plans.
Pendant une semaine, le monde entier avait les yeux rivés sur la Chine et son parti centenaire. La presse africaine n’a pas manqué l’événement. The Nigerian News Today, basé à Lagos, a parlé d’un nouveau tournant dans les efforts de la nation chinoise pour réaliser l’objectif du deuxième centenaire d’ici le milieu du siècle. Le Forum des As, de la RDC, a relaté les visions énoncées par le Président Xi Jinping à l’ouverture du Congrès, dont celle de promouvoir le grand renouveau national par la modernisation chinoise.
Modernisation chinoise, le mot-clé a été bien saisi. Mais qu’est-ce qu’elle a de nouveau comme modernisation ? Voici quelques premières réponses d’Africains : Le Président du Parti socialiste de la Zambie Fred M’membe y voit une autre piste de modernisation que le capitalisme, laquelle permet d’un côté de poursuivre la voie propre à un pays, et de l’autre, de maintenir des échanges avec le monde capitaliste. AdhereCavince, chercheur kenyan en relations internationales, souligne le fait que cette voie pacifique offre une nouvelle option inspirante pour accélérer le développement d’un pays tout en gardant son indépendance.
Une modernisation réussie et prometteuse
Depuis dix ans, la Chine a connu un développement spectaculaire. Son PIB représente 18,5% de l’économie mondiale en 2021, avec un PIB par habitant de 12 500 dollars américains. Train à grande vitesse, système de navigation Beidou, station spatiale Tiangong… de nouveaux fleurons technologiques viennent se présenter au monde. Si ces exemples donnent déjà une idée des récentes réalisations en Chine, la modernisation chinoise ne se limite pas à la puissance économique et technologique.
C’est une modernisation visant la prospérité commune de 1,4 milliard de personnes. Pour moderniser un pays plus peuplé que tous les pays africains réunis, le défi est considérable. Mais aussi immense que soit la tâche, le PCC a toujours su, depuis sa fondation il y a 101 ans, unir et conduire le peuple pour réussir. En 40 ans, 770 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté. En dix ans, le revenu disponible par habitant a plus que doublé pour atteindre 35 128 yuans RMB, et le taux d’urbanisation est passé de 53,1% à 64,7%. Le gâteau s’agrandissant, chacun a une part plus importante. L’éducation, les soins médicaux et les services aux personnes âgées se sont aussi nettement améliorés dans cette société de moyenne aisance sur tous les plans.
C’est une modernisation basée sur les progrès matériels et immatériels. Le développement d’un pays ne se mesure pas que par les indicateurs économiques. La force morale, puisée dans la culture traditionnelle d’une nation, est essentielle à la modernisation. C’est pourquoi la Chine est tellement attachée à ses cultures et vertus traditionnelles. En 2021, les 6 183 musées dans le pays ont accueilli 800 millions de visiteurs. Toutes les 56 ethnies trouvent les meilleurs de leurs cultures sur la Liste nationale du patrimoine immatériel. Les jeunes ont un engouement croissant pour la culture et les arts traditionnels, et croient au travail assidu en vue d’une vie meilleure. C’est aussi cela qui fait la grandeur de la Chine.
C’est une modernisation en vue de l’harmonie entre l’homme et la nature. « Les rivières limpides et les montagnes vertes valent leur pesant d’or », telle est la vision qui a toujours conduit l’action environnementale de la Chine. En dix ans, la Chine a contribué à un quart du reboisement mondial et réduit de 34% ses émissions par unité de PIB. Le pays est désormais triple champion mondial en matière de parc éolien, de parc photovoltaïque et de véhicules électriques. Le Congrès qui vient de se clôturer a été l’occasion de réaffirmer l’engagement de la Chine de participer activement à la gouvernance mondiale sur le changement climatique, engagement salué par l’Égypte, qui accueillera la COP27 dans deux semaines.
Ensemble pour un avenir plus radieux
« Le peuple chinois souhaite travailler main dans la main avec tous les peuples du monde pour ouvrir un avenir plus radieux à l’humanité », a déclaré le Président Xi Jinping à l’ouverture du Congrès. En effet, la modernisation chinoise ne contribue pas seulement à la construction nationale. C’est aussi une modernisation qui a toujours contribué à la paix et au développement dans le monde en vue d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.
En plus d’être le premier moteur de la croissance mondiale, la Chine est un grand fournisseur de biens publics. L’année prochaine marquera le 10e anniversaire de l’Initiative « la Ceinture et la Route », qu’ont rejointe 149 pays et 32 organisations internationales, dont 52 pays africains et la Commission de l’Union Africaine. Face aux grands défis de développement et de sécurité, la Chine a lancé l’Initiative pour le Développement mondial en vue d’une mise en œuvre accélérée du Programme 2030 des Nations Unies et proposé l’Initiative pour la Sécurité mondiale prônant une sécurité commune, intégrée, coopérative et durable. Aux grandes initiatives s’ajoutent des actions concrètes : les plus de 50 000 casques bleus envoyés et les vaccins anti-COVID fournis à plus de 120 pays et organisations internationales, dont 260 millions de doses à l’Afrique.
L’engagement international de la Chine se traduit aussi par l’intensification de la coopération gagnant-gagnant. Dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine et notamment des neuf programmes de coopération lancés en 2021, la Chine et l’Afrique ont conjugué leurs efforts pour bâtir une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique à l’ère nouvelle. Les grands projets comme le Centre de conférence de l’UA, le chemin de fer Mombasa-Nairobi et la ligne ferroviaire électrifiée Addis-Abeba-Djibouti incarnent les principes essentiels d’une belle coopération : « sincérité, résultats effectifs, amitié et bonne foi » et « recherche du plus grand bien et des intérêts partagés », principes réaffirmés dans le rapport au Congrès. C’est aussi sur la base de ces principes que la coopération entre la Chine et le Congo n’a cessé de progresser, comme en témoignent le barrage d’Imboulou, le projet d’accès à la télévision par satellite dans 100 villages et le centre de démonstration des techniques agricoles de Kombé, qui contribuent tous au développement économique local et au bien-être de la population.
Le XXe Congrès national du PCC clôturé, se dessinent les perspectives du développement de la Chine pour les cinq ans à venir et au-delà. Sur la voie de la modernisation chinoise, comme l’indique le rapport, la Chine accroîtra son investissement dans la coopération internationale pour le développement et continuera d’accompagner les autres pays en développement dans leurs efforts de construction nationale. Édifier d’ici le milieu du siècle un grand pays socialiste moderne sur tous les plans, c’est ce à quoi œuvre la Chine. Aucun doute que les visions de l’Agenda 2063 de l’UA, appuyées par une coopération sino-africaine toujours plus fructueuse, seront elles aussi devenues réalité.
Un adage africain a bien raison de dire : Seul, on va vite ; ensemble, on va loin. La Chine et le Congo sont liés par une amitié solide et une coopération prometteuse. Il est temps de saisir l’opportunité offerte par la modernisation chinoise pour aller plus vite et plus loin.