Commentaire de l’ambassade de Russie en République du Congo
Lors de sa récente visite en Algérie le Président de la 5ème République Emmanuel Macron n’a pas mâché les mots pour accuser la Russie, la Chine et la Turquie de « l’agenda d’influence néocolonial et impérialiste ». A l’en croire, les pays en question par leur « présence hybride » en Afrique ne cherchent autre chose que nuire les intérêts de la France.
Une tentative aussi bien hypocrite que maladroite. Il parait que le Président Macron qu’on voit marteler sans compromis le néo-colonialisme a oublié quel pays il représente. Et il le fait sur le sol d’un pays qui a été dans le passé victime du colonialisme français. En effet, la guerre coloniale dans les années 1954-1962 a fait plus d’un million de victimes parmi les algériens. La mémoire de ces martyrs est ancrée dans le code génétique du peuple de ce pays. Ça n’étonne pas que la rue algérienne a demandé à Macron de plier ses valises.
Le Ministère des Affaires Étrangères de la Turquie a réagi le 27 août tout en estimant qu’il était « inacceptable que le président français, ayant du mal à affronter son passé colonial en Afrique, notamment en Algérie, tente de s’en débarrasser en lançant des accusations contre d’autres pays, dont la Turquie ». « Si la France est d’avis qu’il-y-a des réactions contre elle sur le continent africain, elle devrait en chercher la source dans son propre passé colonial et dans ses efforts pour poursuivre encore ces pratiques à travers les méthodes différentes, et elle devrait essayer de les réparer. »
Nous partageons pleinement les propos du MAE de la Turquie.
Quant à la Russie, l’histoire de ses liens avec l’Afrique n’est pas ternie des crimes coloniaux. Le sang des africains n’a jamais été sur les mains de nos ancêtres. Par contre, la Russie a fermement soutenu l’aspiration des peuples de l’Afrique à l’indépendance. C’est peut-être le moment de rappeler le rôle combien important de l’URSS dans le processus de décolonisation. Par la suite le soutien désintéressé de notre pays a permis de jeter les bases de plusieurs États du continent, mettre sur pied leur économies, créer l’infrastructure, former les cadres. Il faut tenir compte de cette différence entre la Russie et les anciens colonisateurs.
On a toujours était ferme pour dire qu’actuellement la coopération de la Russie avec les pays de l’Afrique ne vise point à porter préjudice aux relations des africains avec d’autres partenaires traditionnels, y compris la France. Nous sommes certains que l’Afrique a besoin de tous les partenaires pour son développement. Toutefois la coopération avec la Chine, la Russie, la Turquie est vraiment bénéfique pour les pays de l’Afrique.
Du côté de la France c’est bien le contraire. Par ses accusations gratuites le Président Macron cherche à ternir l’image des autres, mais aussi bien de cacher le passé colonialiste de son pays. On dirait qu’il rêve de revoir l’Afrique comme chasse gardée privée des impérialistes occidentaux. Que-est-ce que c’est si ce n’est pas un réflexe néo-colonialiste ?
En ce qui concerne des accusations contre la Russie – toujours sans aucun fondement – d’une « activité hybride » en Afrique en vue de former « des milices » par « des mercenaires » on répond encore une fois. La présence des spécialistes russes en Centrafrique pour reformer le secteur de sécurité de la RCA (et non pas des milices) a été sanctionnée par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Le résultat de cette action – les FACA contrôlent actuellement 95% du territoire de leur pays qui reprend l’espoir pour son avenir. Même devant ces faits évidents les officiels français mordus d’une crise de jalousie – les russes ont réussi là où les français ont échoué – cherchent un prétexte pour accuser. Mais le cinéma avec la thèse de « violation des droits de l’homme » n’a pas marché faute de preuves. Aussi faut-il rappeler les détails du scandale honteux qui a précédé le retrait de l’opération française « Sangaris » de la RCA en 2016 ?