Sorti en septembre aux éditions Maia, Rescapé, premier roman de l’écrivain Anthony Mouyoungui raconte le parcours de deux amis qui fuient la guerre civile au Congo Brazzaville. Ouvrage que l’auteur veut comme un devoir de mémoire, pour témoigner et surtout rappeler qu’on ne devrait plus tomber dans les mêmes horreurs, car l’être humain a souvent tendance à vite oublier.
Entre embûches, situations rocambolesques et lueur d’espoir, Franck et Roland sont obligés de quitter précipitamment Brazzaville pour se réfugier dans le village de Roland pour un court moment. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Franck y passe finalement plus de temps avec Roland avant de pouvoir rejoindre sa famille à Pointe-Noire qui est sans nouvelles de lui depuis le début de la guerre. Voilà campée l’histoire de ce roman qui nous ramène quelques années en arrière en 1998 au Congo Brazzaville, lors du conflit socio-politique qui a opposé gouvernement et rébellion.
Dans Rescapé, l’auteur nous plonge dans le quotidien de Franck et Roland qui traversent la région du Pool ( au sud du Congo) à la quête d’un refuge. Si l’histoire est basée sur les déplacements et rencontres (on rit souvent aux éclats à la lecture des péripéties des personnages) auxquels se greffent tout aussi des récits tristes. Ecrit à la première personne, l’auteur nous invite dans son histoire non pas tel un spectateur, mais comme impliqué dans cette aventure avec une écriture simple. Tout doucement, de manière subtile, il nous fait le rappel de la situation de ce conflit qui jour après jour se dégrade.
130 pages pour raconter les aventures et suivre le périple de ce duo que je vous laisserai le soin de découvrir vous-même au fil de la lecture, car s’il est évident dès le départ que cette histoire vibre d’histoires vécues, il y a aussi la part de l’écrivain qui donne une dimension toute autre à la réalité. Au finish, on ressort de ce livre bouleversé, le cœur et les souvenirs en ébullition, tant Antony Mouyoungui, l’auteur, a su impliquer le lecteur tout au long de ce cheminement. A noter, la couverture sobre sur laquelle apparaissent les rails a un incontestable sens, puisqu’ils expriment ces longues et interminables marches vers la lumière.
A.K.M.