Derrière la marque Dodo Délice, il y a Dorcas Koualou, jeune femme d’une vingtaine d’années, entrepreneur et transformatrice agroalimentaire qui espère conquérir les papilles des consommateurs congolais via ses gourmandises. Pari qu’elle compte bien remporter en proposant une palette de saveurs uniques des fruits du Congo.
Joviale et accueillante, la devise de Dorcas « Au-delà du plaisir » résume bien sa philosophie de vie, celle de promouvoir notre culture en valorisant les produits locaux issus de nos terroirs via des confitures et jus de fruits, tout en mettant en lumière les petits producteurs locaux. « Je fais du jus simple et thérapeutique, du sirop et de la confiture. En outre, je suis en train de développer un nouveau produit, les chips de gingembre », a indiqué la jeune fille qui est à sa troisième année dans le domaine de la transformation.
Apporter donc plus de couleurs et de saveurs aux palais des consommateurs congolais, tel est son leitmotiv. « C’est vrai que cela fait trois ans qu’on existe, mais on n’est pas encore formalisé, donc nous faisons des livraisons à domicile en attendant d’avoir une visibilité et un local » a fait savoir cette dernière qui profite des foires, des journées de dégustation comme celle organisée à l’Union Européenne pour faire découvrir ses produits. « C’est à la suite des rencontres comme celle-ci, organisée à l’Union européenne que nous trouvons des éventuels clients » a fait savoirDorcas qui est fière de sa confiture à base d’hibiscus. « C’est la plus appréciée, la confiture d’hibiscus ou d’oseille est une source de curiosité, car il n’y a qu’à voir les réactions des gens quand on leur en propose.
Généralement dans notre culture, l’oseille est un plat qui se consomme souvent avec du poisson accompagné du manioc. Et quand il est sous forme de confiture, les gens sont souvent étonnés et sont curieux d’en goûter» a indiqué la jeune fille qui exhorte les congolais à changer de mentalité.
Selon elle, la première difficulté à laquelle se trouvent confronter les entrepreneurs est sans aucun doute le comportement des consommateurs congolais qui ont la fâcheuse habitude de croire que ce qui vient de l’extérieur est meilleur que ce qui est fait localement. « Quand on parle du local, les gens voient tout de suite le mauvais emballage, la mauvaise qualité, sans le contrôle de qualité,…. Alors que ce sont des produits de bonne qualité et en plus bio », a expliquéDorcas qui vend ses confitures simples (avec un seul fruit) à2000 F CFA, tandis que les cocktails de confitures (plusieurs fruits) sontà 2500 F Cfa et les bouteilles de jus de fruits à 500 F Cfa.
Des prixtoujours pas bien accueillis par les consommateurs qui préfèrentacheter de la marchandise importée. « Je pense que chaque produit à une population cible, car on ne peut destiner un seul produit à plusieurs classes différentes ; donc quand on fabrique une confiture, on détermine avant tout la population cible ; pour ma confiture je sais que ce sont souvent les expatriés qui en consomment le plus, même s’ il y a de plus en plus de congolais surtout ceux de la diaspora, ou encore des personnes de classe qui s’en on procure, mais je l’avoue que tout le monde n’est pas en mesure de s’en offrir », a déclaré cette dernière.
Enfin, même si cesproduits sont encore peu connus, la jeune fille est enthousiaste. Elleparticipe à des tribunes de dégustation, comme celle organiséeau siège de l’Union Européenne qui a permis à la jeune de fairedécouvrir son produit. Aussi dit-elle en souriant « si tu en goûte, tu t’y attaches !».
Berna Marty