La SOREMI, menacée par les exploitants artisanaux.

La Société de Recherche et d’Exploitation Minière (SOREMI) a fait appel à l’intervention du gouvernement le 16 janvier 2023 à Mfouati dans le département de la Bouenza, pour une situation qui la met en confrontation avec les exploitants artisanaux sur l’exploitation illégale des produits miniers. Une situation qui met à mal les activités et la survie de SOREMI, alors qu’elle détient l’exclusivité de ces concessions minières.

Cette délégation gouvernementale composée de 5 ministres, conduite par le Ministre d’Etat, Ministre de l’Industrie Minière et de la Géologie, Pierre Oba ; du Haut Commissaire chargé de la réinsertion des ex-combattants ainsi que plusieurs personnalités administratives se sont rendus sur les lieux, question de s’enquérir de la situation.

Il s’est agit en premier, de la visite des membres du gouvernement sur les lieux d’extraction et de stockage des minerais par les exploitants artisanaux avant leur exportation. Ce, afin d’étudier les différents contours qui s’y passent.

Après cette visite, la délégation gouvernementale a procédé à une séance de travail avec les dirigeants de la Société de Recherche et d’Exploitation Minière(SOREMI), qui a exposé sa version des faits.

Selon SOREMI, c’est depuis 2019 qu’elle a découvert que sur son permis d’exploitation minière, la présence des hommes sur son territoire d’exploitation, qui en détenant une autorisation d’exploitation artisanale et celle de comptoir de collecte de minerais, procèdent à l’exploitation illégale de l’achat des minerais.

« Ce phénomène a provoqué un affut important des personnes qui volaient ou exploitaient en vue de la vente des minerais appartenant à notre société » a fait savoir de Directeur Général de SOREMI.

Et d’ajouter « C’est ainsi que beaucoup de jeunes congolais de toutes les localités et des étrangers venant de la RDC, du Mali, du Burkina Faso se sont rassemblés autour de notre société, pour développer les activités illégales. Ces activités intenses d’exploitations artisanales et de vol de nos minerais ont sérieusement affectées la production et la durée de vie normale de SOREMI ».

En effet, ces jeunes commettent des actes de pillage et de sabotage dans les locaux de SOREMI. Ils sèment la panique ; une fois franchie, manchette à la main, lapidant les agents de sécurité, se rendent dans la zone de stockage pour voler les minerais bruts.

« Le 14 novembre 2022, la SOREMI a été pris d’assaut par une foule illégale. Ceci a envahi sa base et s’est livrée à des actes de pillage et de sabotage qui ont causé une perte économique direct d’environ 139.000.000 de francs CFA » a déclaré le Directeur Général

Après avoir minutieusement suivi le Directeur Général  de SOREMI, le Ministre d’Etat Pierre Oba a déploré le fait que cette exploitation se fait d’une façon illégale et l’a qualifié de mafia qu’on ne peut laisser développer dans le pays.

« C’est une mafia parce que ces gens là rachètent ces produits, affectent le prix et les revendent à l’étranger au cours normal et font de grands bénéfices. Pendant ce temps, l’Etat congolais ne gagne rien. Même les  exploités ne sont pas rémunérés à la valeur du travail qu’ils produisent. C’est devenu une mafia avec des conséquences sur la vie de la société » a fait comprendre le Ministre d’Etat.

Après cette séance de travail avec SOREMI, le deuxième jour de son séjour, la délégation gouvernementale s’est entretenue cette fois-ci avec les exploitants artisanaux à Madingou.

« L’activité artisanale est aussi prévue dans le code minier en nous conformant à la loi. Nous empêchons la SOREMI qui rapporte à l’économie nationale des subsides ; avec le risque de créer des problèmes au niveau de la coopération  avec les Etats tels que la Chine. Une situation qui peut compliquer davantage le climat des affaires et même réduire la venue des investisseurs au Congo, mettant le pays en danger » a déclaré Pierre Oba 

Sur cette conduite illicite, le Ministre Pierre Oba a fait entendre que l’autorité de l’Etat est mise en œuvre. Et il sera question de rétablir ce fléau par tous les moyens. « Nous souhaitons qu’à travers le dialogue que nous allons mettre en place tous ensemble, que ces jeunes gens continuent de travailler. Mais ils n’ont pas à travailler dans les concessions qui sont déjà attribués à SOREMI » a précisé Pierre Oba.

Par conséquent, le Ministre d’Etat a pris la mesure selon laquelle, toutes les activités sont pour le moment suspendues sur toute l’étendue du territoire nationale,  face à cette inégalité constatée dans la pratique de ces activités. « Nous allons travailler pour créer l’harmonie et le véritable gain dans cette activité » a-t-il dit.

A cet effet, il a été préoccupé par le sort de ces exploitants artisanaux qui ne bénéficient de rien dans cette activité. « Nos frères qui pratiquent cette activité ne gagnent rien. Les lois et les règlements sont mis en place pour créer les conditions que cette activité rapporte  quelque chose aux pratiquants et à l’Etat. Et il se trouve que ces activités artisanales ne rapportent rien à l’Etat et même pas aux artisans eux-mêmes. Si nous laissons perdurer cette situation, nous allons continuer à gérer la misère » a poursuivi Pierre Oba

En dépit de pratiquer l’activité artisanale minière de façon illégale, cette activité est bien réglementée. L’autorisation d’exploitation artisanale des produits miniers doit suivre son cours de respect de la hiérarchie.

Sur ce « Même le Directeur Départemental n’a pas le droit de donner une autorisation d’exploitation artisanale.  Il reçoit la demande, traite le dossier et le transmet au Directeur Général qui, seul peut accorder une autorisation » a martelé Pierre Oba

A tous ces jeunes désireux de pratiquer l’activité artisanale minière, le Ministre d’Etat demande que ces derniers le fassent dans la légalité. « J’ai donné des instructions au Directeur des Mines et au Directeur de la Géologie, de repérer dans les quatre départements, le Pool, la Bouenza, le Niari et la Lékoumou, s’il y a encore des espaces disponibles où il y a des indices des polymétaux pour que nous donnons des autorisations d’exploitation artisanale, à ceux qui en manifestent le désir. Voilà le sens de notre démarche. Et cela n’est valable que pour les nationaux âgés de 18 ans au moins » a-t-il fait savoir.

Durant donc ce séjour de la délégation gouvernementale dans le département de la Bouenza, tout a été tiré au clair. A présent, la SOREMI est libre de poursuivre ces activités en toute quiétude sur le territoire congolais.

Bernadet Galéko

Quitter la version mobile