HALC : CARNAVAL DE SENSIBILISATION DES POPULATIONS SUR LES FAITS DE CORRUPTION

 Dans le cadre de l’accomplissement de ses missions de prévention, la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) a organisé, en ce jour anniversaire du 27 juillet 2022, à Brazzaville, un carnaval de sensibilisation des populations sur les faits de corruption.

 Ce carnaval avait pour objectifs de faire connaitre, d’abord, la Haute autorité de lutte contre la corruption auprès du public ; puis d’inciter la population à s’impliquer, aux côtés de la HALC, à la lutte contre la corruption ; enfin susciter l’adhésion de l’opinion à combattre ce fléau par la dénonciation. Le carnaval qui est parti du siège de la Haute autorité, situé au 22, rue Lucien Fourneau, ex ambassade du Cuba au Congo, a sillonné plusieurs artères de la ville capitale. Dans son parcours, il a marqué des arrêts devant certaines structures de l’Administration publique et des régies financières. Ces arrêts ont été ponctués par des animations musicales et théâtrales ainsi que de distribution des dépliants portant des messages tels que « Tous, mobilisons-nous contre la corruption sinon, elle nous détruira » ; « Avec la HALC, chassons la corruption de notre pays » ; « Tous, dénonçons la corruption au 1023 ».

 Partout où les carnavaliers sont passés, notamment au Rectorat de l’université Marien Ngouabi, à la Direction générale du Trésor public, à la Direction générale de la caisse nationale de la sécurité sociale(CNSS), aux Impôts, à la Direction générale de la caisse de retraite des fonctionnaires(CRF), au Ministère des finances et du budget, à la Direction générale de la caisse congolaise d’amortissement(CCA), au Commandement territorial des forces de police avant de chuter à la Direction générale des douanes , ils ont été bien accueillis.  Leur implication était perceptible, au regard du geste accompli par le président de la Haute autorité, Emmanuel OLITTA ONDONGO qui, en bon carnavalier, a remis le paquet des dépliants au Directeur général de la CNSS.

Pour clôturer ce carnaval qui était couplé au deuxième anniversaire de la Haute autorité de lutte contre la corruption, le président OLLITA ONDONGO a salué les avancées accomplies par son institution en deux ans d’existence. « Le Congo, notre beau pays, vient de gagner trois places au classement mondial sur l’Indice de perception de la corruption, selon la dernière étude réalisée en 2021 par la Transparency International. Il est passé de la 165ème place sur 180 pays, au niveau de la planète, à la 162ème place. En deux ans d’exercice de la HALC, le Congo a pu se faire ces trois places qu’il a attendu 15 ans durant. Unissions-nous et mettons-nous debout, comme un seul homme, pour gagner encore plus de points. C’est ce que le Congo attend », a-t-il souligné dans son mot de circonstance. Le président OLITTA  ONDONGO a également exhorté tout le personnel de la Haute autorité à plus d’ardeur au travail en vue d’améliorer les performances pour que les objectifs fixés soient effectivement atteints.

Toutefois, certains citoyens ont réagi sur le sens ou l’opportunité de ce carnaval. Ils ont salué l’initiative de la Haute autorité. « L’action de la Haute autorité de lutte contre la corruption est une bonne idée.  Sensibiliser les populations sur cette gangrène est un acte louable. Parce que la corruption est un fléau qui crée une énorme évasion fiscale, un manque à gagner des ressources naturelles dans les caisses de l’Etat. Pour un travail qui devrait se faire normalement, les agents publics demandent les dessous de table ou les pots de vin. C’est grave !  Tout cela occasionne un manque à gagner pour l’économie du pays », s’est exprimé un agent du ministère des finances qui a requis l’anonymat. La corruption déstructure le pays, l’économie, la société, etc. C’est pourquoi, tous les pays qui se sont développés ont d’abord cherché à combattre ce fléau. « La corruption décourage les investisseurs qui viennent dans votre pays. Là où il y a la corruption, c’est difficile d’appliquer la justice et la loi », a-t-il renchéri.

L’épervier plane partout dans toute l’administration congolaise ainsi que dans la sphère politique. La Haute autorité a tous les pouvoirs de s’autosaisir. La corruption qui se fait pendant les campagnes électorales constitue déjà, selon un élément de la force publique qui a aussi requis l’anonymat, une preuve pour la Haute autorité de s’autosaisir. « Certains candidats, qui ont du mal à convaincre l’électorat par le discours, distribuent des pagnes, des billets de banque et autres kits. C’est regrettable de voir cette forme de corruption se développer dans notre pays », a-t-il regretté. Le seul conseil qu’il propose pour combattre ce fléau, c’est de mettre fin à l’impunité. « L’impunité est la mère de la corruption. Quand il y a de l’impunité dans un pays, le citoyen n’a plus peur de la loi. Il peut commettre les malversations financières voire voler ou tuer sans s’inquiéter de rien. Parce qu’il sait que l’Etat ne va pas le punir. Or, là où règne la sanction, le citoyen réfléchit à deux fois avant de poser un acte contraire aux lois », a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, à travers ce carnaval, la Haute autorité de lutte contre la corruption a lancé un message très fort aux corrompus. Ils ne resteront pas impunis. Ils seront tôt ou tard poursuivis et condamnés. Leurs produits, dérivés des faits de corruption seront saisis et utilisés pour le bénéfice des populations. C’est tout l’optimisme de la HALC.

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